La Présidentielle américaine ‘’réhabilite’’ Condé et Ouattara

Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis avec le dépouillement en cours des voix pour la présidentielle, rappelle, à des biens des égards, le continent africain.

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Les Etats-Unis se sont beaucoup africanisés ces derniers temps lors de l’affrontement Trump-Biden.

Bien sûr, le système, solide, résiste aux politiques qui ont largement déraillé.

Les accusations de fraude émaillent le comptage des voix. Le Président sortant Donald Trump n’est pas du tout satisfait de ce qui se passe dans certains Etats. Ces partisans, nombreux, se sont rassemblés autour des centres de comptages dans de nombreux Etats pour exiger leur arrêt.

La tension est vive à Phoenix, dans l’Arizona où les supporters de Donald Trump ont affronté les forces de l’ordre parce qu’ils croient savoir que certaines voix de leur ledaer n’ont pas été prises en compte.  Idem à Détroit, dans le Michigan où les manifestants ont fait preuve de détermination pour arrêter le comptage des voix.

Des journalistes ont même fait les frais de ces excès de colère de militants qui ont démontré qu’ils ne font pas confiance au système.

Certes, Joe Biden prend de l’avance sur Trump, mais c’est la loi du jeu. Lors des élections passées, c’est Hilary clinton qui avait perdu contre ce même Trump malgré tous les sondages qui la donnaient vainqueur.

On ne peut pas profiter du système et retourner pour le dénigrer en l’espace de quatre ans.

Exactement comme ce qui se passe en Afrique. Dans le continent, pratiquement tous les scrutins sont contestés sauf quand l’opposition gagne comme c’est le cas parfois dans de rares pays.

En tout état de cause, tout se passe comme si Trump et Biden sont en train de réhabiliter en quelque sorte Alpha Condé de la Guinée et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui viennent de vivre des scrutins à haut risque.

Eh bien, les deux sortent victorieux d’élections très contestées avec des violences post-électorales dans leurs pays respectifs lesquelles ont fait des victimes.

Ils sont accusés entre autres d’avoir forcé un troisième mandat et d’avoir organisé une vaste mascarade électorale. Assis sur leurs fauteuils, ils n’étaient pas fiers de victoires qui engendrent autant de contestations et de violence.

Eh bien, ce qui se passe aujourd’hui aux Etats-Unis va, en tant soit peu, les réconforter. Ils vont se dire que si la plus grande démocratie au monde peut vivre un scénario aussi ridicule dont les iraniens se sont moqués, pourquoi pas l’Afrique ?

Ils vont se dire qu’ils ne sont pas les seuls à vivre des contestations de vote, des accusations de fraude et même la violence post-électorale.

Ils seront réconfortés de constater que les plus grandes démocraties peuvent vivre aussi ces situations qui, du coup, sont devenues moins infamantes.

Car, après tout, l’attention du monde s’est vite détournée de la Guinée et de la Côte d’ivoire pour se focaliser sur les Etats-Unis où se jouent des scénarii fort surprenants de remise en cause des fondamentaux électoraux donc démocratiques.

Car, la réalité qui se dessine ainsi, c’est que la démocratie connait des difficultés de rayonnement et même un certain recul dans pratiquement tous les pays du monde.

Comme la mode, il y a toujours une tendance au retour à de vieux réflexes et personne n’est à l’abri. La tension aux Etats-Unis est en train de nous démontrer que tout le monde souhaite rester au pouvoir une fois qu’on l’a goûté même si l’on ne peut pas parler de troisième mandat aux Etats-Unis.

En effet, le fait de s’accrocher au pouvoir est un réflexe qui n’est plus l’apanage des Présidents africains qui restent cependant des champions en la matière.

Toutefois, il ne faut jamais perdre de vue que les réalités démocratiques ne sont pas les mêmes partout et que chaque pays a ses réalités intrinsèques qui déterminent la marche des choses.
Mais, on doit être d’accord sur deux points au moins valables sous tous les cieux : Personne n’est indispensable et c’est le peuple qui décide.

Ceux qui l’oublient créent d’inévitables tensions dans leurs pays.

Assane Samb

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