En effet, alors que le Rewmi d’Idrissa Seck vient de quitter la coalition, le Parti socialiste risque de faire de même. A Kaffrine, Abdoulaye Wilane a fini de déclarer la mort de la coalition Benno Bokk Yakaar. L’ancien maire de Kaffrine accuse l’Apr Kaffrine dirigée par le ministre Abdoulaye Saydou Sow de manquer de respect aux alliés et de travailler à la perte de la coalition dans la région.
«Abdoulaye Sow est en train de tuer la coalition Benno Bokk Yakaar à Kaffrine», ces mots sont d’un proche collaborateur du président du Conseil départemental de Kaffrine, Abdoulaye Wilane, qui a tenu à s’entretenir avec «Les Echos» après la sortie de son leader annonçant le départ du Parti socialiste de la coalition au pouvoir à Kaffrine. En effet, profitant de la célébration de la fête de la Korité pour s’exprimer sur l’actualité nationale, Abdoulaye Wilane a réglé ses comptes. Et même s’il n’a pas cité de nom, tout porte à croire que le porte-parole national du Parti socialiste en veut au ministre et maire de Kaffrine Abdoulaye Saydou Sow. «Quand je recevais le Président Macky Sall à Kaffrine, il n’y avait que quelques rares responsables membres de son parti. Et puisque nous sommes comptables du bilan, nous continuerons à soutenir le président de la République. Mais, pour ce qui concerne Kaffrine, jusqu’à ce que les choses changent dans la manière dont fonctionne la coalition, j’informe les uns et les autres qu’il n’y a plus de coalition Benno Bokk Yakaar à Kaffrine», a d’abord indiqué Wilane.
Poursuivant, il explique que s’il parle ainsi, c’est parce que il a fini de constater que l’APR qui dirige la coalition n’a plus aucune considération pour les alliés. «L’Apr a fini de nous prouver qu’elle ne respecte pas ses alliés et semble décidée à persister dans sa stratégie qui consiste à tenter de duper ses alliés. Et pour toutes ces raisons, après avoir discuté avec qui de droit, je vous annonce que le Parti socialiste a décidé de se retirer de la coalition Benno Bokk Yakaar à Kaffrine et ce jusqu’à ce qu’on voie autre chose que ce qui nous est proposé. Mais, ce qui est sûr, c’est que tant qu’il n’y a pas de discussions, le Parti socialiste restera en dehors de la coalition Benno Bokk Yakaar», dit-il encore.
Pour ce qui est de l’élection présidentielle de février 2024, l’ancien maire de Kaffrine assure que rien n’a été décidé pour le Ps. «En ce qui concerne la présidentielle de 2024, même s’il est peut-être tôt de se prononcer là-dessus, je pense que chacun peut travailler de son côté et on verra si nous devons y aller ensemble. Mais ce qui est sûr, c’est que jusque-là, le Parti socialiste n’a pas encore décidé s’il aura un candidat ou s’il devra soutenir le candidat de Benno Bokk Yakaar», estime Abdoulaye Wilane.
Très en verve, l’ancien maire de Kaffrine s’attaque également à ce qu’il convient d’appeler les nombreuses promesses jusque-là non tenues du régime du Président Macky Sall dans le département de Kaffrine. En effet, que ce soit la sphère administrative, l’hôpital régional, certains tronçons…
En effet, priant pour que «tous les projets qui sont entamés à Kaffrine soient couronnés de succès», Abdoulaye Wilane dit à qui veut l’entendre que « nous sommes très loin du compte». «Même si de bonnes choses ont été déjà faites, ce n’est rien comparé à ce que Kaffrine mérite et qui lui a été promise. Si vous prenez la sphère administrative par exemple, ce qui a été fait est loin de ce qui a été promis. On nous avait promis un hôpital de 22 milliards, mais en tant que président du Conseil d’administration de l’hôpital, je peux vous dire qu’il manque encore beaucoup de choses à cette infrastructure sanitaire. Aussi il manque bien des tronçons qui doivent être faits», a encore déclaré Abdoulaye Wilane.
Poursuivant, le président du Conseil départemental de Kaffrine précise qu’il ne fait pas dans le chantage, mais, dit-il, «après tant d’années de collaboration dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar, nous sommes en mesure de savoir si on nous respecte ou pas». «Si nous voulons tous la réussite de la coalition, je pense que nous devons nous mettre d’accord sur le fait qu’il est impératif de faire le bilan de ces années de collaboration avant de songer à la poursuivre», a assuré le député à l’Assemblée nationale.