Chargé de la propagande du parti Ucs (Union centriste du Sénégal) d’Abdoulaye Baldé, Mame Bouh Camara dort en prison depuis le 27 janvier dernier. Âgé de 39 berges, le mis en cause a jeté en pâture la troisième épouse de son mentor. C’est à travers des publications sur whatsApp que Mame Bouh a accusé sa victime d’avoir contracté un autre mariage en France.
L’utilisation naïve des réseaux sociaux peut entraîner des conséquences émotionnelles et juridiques. Victime de publications malveillantes de la part de Mame Bouh Camara, chargé de la propagande du parti Ucs (Union centriste du Sénégal), la troisième épouse d’Abdoulaye Baldé a testé en justice pour laver son honneur. Face aux policiers, Ndèye Fatou Diop Faye s’est insurgée contre les agissements du poulain de son mari qui a proféré des insanités à son endroit. En effet, le mis en cause a utilisé la photo de profil Facebook de sa victime. Après avoir posté l’image sur son statut WhatsApp, il y a adjoint des commentaires péjoratifs.
Dans ses écrits, Mame Bouh Camara a taxé la conjointe de l’ex-maire de Ziguinchor de « négou louasse » (chambre de passe) et d’agence immobilière. Dans une autre publication, le responsable politique a accusé Mme Baldé de bigamie, arguant qu’elle a contracté un autre mariage en France. Pour connaître le mobile de cette campagne de dénigrement, Ndèye Fatou Diop Faye a déclenché la machine judiciaire. Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar hier, Mame Bouh Camara n’a reconnu que le chef de collecte illicite de données à caractère personnel. Il a tout de même refusé de révéler le motif de son comportement. Devant l’insistance du juge, il a signalé qu’il voulait se venger de la partie civile qui travaille à détruire le parti de son leader.
A l’en croire, cette dernière traite injustement sa camarade du nom de Fatou Bâ. « En parlant de « négou louasse » , je faisais allusion à la morphologie de la partie civile. Suite à sa plainte, j’ai vainement tenté de la joindre pour lui présenter mes excuses. J’ai, en revanche, présenté mes excuses à mon mentor Abdoulaye Baldé » , a juré le trentenaire, d’une voix basse. D’après Me Cheikh Ndiaye, un des conseils de la partie civile, Abdoulaye Baldé s’est séparé de ses deux premières épouses.
Le prévenu s’est ligué avec l’une de ses ex pour salir la réputation de sa cliente. « Il a jeté en pâture l’image et la considération de ma cliente » , s’est indigné l’avocat. Son confrère, Me Seck, a demandé au tribunal de requalifier les faits en injures et diffamation. Il a ainsi réclamé 30 millions de francs, à titre de réparation du préjudice moral. Jugeant les faits constants, le maître des poursuites a sollicité deux ans, dont un mois ferme. Commis pour la défense des intérêts du prévenu, Me Abdou Aziz Diop a plaidé une application bienveillante de la loi, après avoir écarté l’infraction d’écrits contraires aux bonnes mœurs. Finalement, le juge a condamné le prévenu à deux ans de prison assortis du sursis et à payer une amende de 300.000 francs. Le prévenu doit également débourser 2 millions de francs pour dédommager la partie civile.