Comme l’ont souhaité les avocats de la défense, le tribunal de Dakar siégeant en matière correctionnelle a renvoyé hier, le procès opposant le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang au 16 février prochain. Le juge a pris cette décision pour permettre aux conseils du leader du parti Pastef de prendre connaissance du fond du dossier. Un report qui a irrité Mame Mbaye Niang qui a fait le déplacement au palais de Justice de Dakar pour en découdre avec son antagoniste qui l’accuse d’avoir détourné 29 milliards francs au Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Toutes les dispositions ont été prises ce jeudi 2 février 2023 pour la tenue du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Policiers et gendarmes ont quadrillé le palais de justice de Dakar pour assurer la sécurité des lieux. Des barrages ont été érigés sur toutes les voies qui mènent au temple de Thémis. Partie poursuivante dans cette affaire de diffamation, le ministre Mame Mbaye Niang a rejoint la salle d’audience à 9 heures. Son accusateur, Ousmane Sonko a, par contre, brillé par son absence.
À l’ouverture de l’audience, Me Ousseynou Ngom, un des conseils du maire de Ziguinchor, a affirmé que leur client n’est pas informé du procès et n’a pas reçu de citation à comparaître. Raison pour laquelle il ne s’est pas présenté au tribunal. Aussi, la défense a sollicité le renvoi pour s’imprégner du dossier. Une requête qui n’a pas plu aux avocats de la partie civile et au représentant du Ministère public. Celui-ci a martelé que la convocation a été bel et bien envoyée au prévenu qui, d’après lui, a dit à l’huissier de le remettre à son gardien. « Le document a été déchargé par un dénommé Lamine Sonko, résidant à la Cité Keur Gorgui, qui a apposé sa signature sur la convocation pour le compte d’Ousmane Sonko », a dit le délégué du procureur qui s’est opposé au report.
Embouchant la même trompette, Mame Mbaye Niang de souligner : « Il soutient qu’il n’a pas reçu de notification. C’est lui qui a clairement dit à l’huissier de remettre la citation à son gardien. S’il dit qu’il n’a pas reçu de convocation, il ment. Il s’est caché partout pour ne pas avoir la convocation. Il doit arrêter et venir répondre. Maintenant, les Sénégalais savent qu’il ne dit pas la vérité. Il fait des recherches sur internet pour ensuite prendre la parole ». Après avoir écouté les différentes parties, le président de la séance a décidé de renvoyer l’affaire au 16 février prochain. À sa sortie de l’audience, Mame Mbaye Niang n’a pas caché son dégoût. Pour lui, Ousmane Sonko ne respecte pas les magistrats. « Cela démontre qu’il ne peut diriger aucun Sénégalais », a asséné le responsable politique de la mouvance présidentielle qui a réitéré que les motifs avancés par les avocats de Sonko ne tiennent pas.
Mame Mbaye Niang a estimé que Sonko a porté de fausses allégations sur sa personne en déclarant qu’il a été épinglé par le rapport de l’Inspection générale d’État (Ige) pour sa gestion des 29 milliards francs du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Le plaignant qui conteste l’existence du rapport a déposé une plainte pour diffamation. Au-delà de cette infraction, le mis en cause répondra des chefs d’injures publiques, de faux et usage de faux dans un document administratif.