La mesure concerne 296 personnes condamnées – détenues ou non – et était l’une des « conditions » posées par des groupes rebelles pour participer au dialogue national.
La junte militaire au pouvoir au Tchad a décrété, lundi 29 novembre, une « amnistie générale » pour les rebelles et opposants condamnés notamment pour « délits d’opinion », « terrorisme » ou « atteinte à l’intégrité de l’Etat », selon un compte rendu du conseil des ministres envoyé à l’Agence France-Presse (AFP). Cette mesure concerne 296 personnes condamnées – détenues ou non – et répond à l’une des exigences des principaux groupes rebelles pour venir à la table des négociations à l’invitation du président, Mahamat Idriss Déby Itno, le jeune général qui a pris la tête du Conseil militaire de transition, au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby, le chef de l’Etat tué en avril 2021 dans des combats contre des rebelles.
Cette mesure concerne « 39 personnes condamnées pour des faits d’atteinte à l’intégrité de l’Etat et de délits d’opinion » et « 257 membres » des groupes armés, détenus et jugés après une offensive de l’Union des forces de la résistance en 2019, qui visait à renverser le président Déby. Le Tchad, dirigé d’une main de fer pendant plus de trente ans par Idriss Déby à l’issue d’un coup d’Etat, est fréquemment secoué par des offensives de rebelles depuis la Libye et le Soudan voisins, dont certaines les ont menés jusqu’aux portes de la capitale, N’Djamena.
Les principaux groupes rebelles tchadiens se sont dits au début de novembre « disposés » à participer au dialogue national « sous certaines conditions », dont l’amnistie générale. Mahamat Idriss Déby Itno avait multiplié les signes d’ouverture aux groupes armés pour les faire participer à un dialogue national censé réconcilier les Tchadiens avant des élections « libres et transparentes » promises dans un délai de dix-huit mois renouvelable une fois, quand il a pris le pouvoir.