Les braquages se multiplient en Casamance quelques jours après que l’armée ait entamé une opération de sécurisation dont l’objectif est de détruire les bases de Salif Sadio. Manifestement, les rebelles, pris entre les bombardements et les opérations au sol, ont préféré se replier et se disperser dans la nature.
Malheureusement, comme ils ont besoin de vivres et autres logistiques pour survivre, ils s’en prennent à d’honnêtes citoyens. C’est ainsi que les braquages se multiplient sur les axes routiers très fréquentés par les voyageurs dans le but de les dépouiller de leurs biens et de leurs sous. D’ailleurs, le chanteur Kilifeu et sa famille ont été les victimes, hier, de telles exactions. C’est le moment de préciser que si cela perdurait, ce sera l’économie de la région qui sera paralysée. Car, non seulement le transport de biens et de personnes ne sera plus sûr, mais les touristes et autres investisseurs vont déserter le secteur. Ce sera un retour à la case départ, aux pires moments du conflit, période que les populations de la Casamance naturelle ont envie d’oublier.
En conséquence, il serait heureux que toutes les dispositions sécuritaires soient prises par les autorités compétentes pour neutraliser ces groupes armés, désespérés au point de s’en prendre à d’honnêtes citoyens. Si la démarche n’est pas nouvelle, elle n’en reste pas moins inacceptable. Car, ce sont des effets collatéraux du conflit qu’il fallait intégrer. Aussi, l’Etat a tous les moyens techniques et humains pour faire régner la sécurité même si des efforts permanents sont fournis dans ce sens.
En effet, la rébellion, au fil des années, s’est transformée en une forme de mafia avec des trafics de toutes sortes. Et comme il y a beaucoup de personnes qui vivent de cela, y compris parmi les plus insoupçonnés, la problématique devient inquiétante. Ceux qui ont pris l’habitude de vivre de cette économie illicite tiennent à ce que cela dure et perdure. Et ils ne sont pas forcément tous dans la forêt. Parallèlement, il ne faut jamais fermer la porte de la négociation étant entendu que seule celle-ci permettra un retour définitif à la paix.
Autant, il faut travailler au retour des populations dans les villages, autant le désarmement des rebelles devient un impératif de sécurité publique. Bien sûr, l’Etat a la chance d’avoir le soutien total de toutes les forces vives de la Casamance et du Sénégal en général, mais la tâche ne sera pas facile. Car, le conflit ayant trop longtemps duré, il faudra du temps et beaucoup de moyens ainsi que de tracts pour l’éradiquer complètement, un jour.
Assane Samb