Après un départ laborieux, la Chine est entrée depuis début avril dans une campagne de vaccination intensive, tout en maintenant un isolement strict pour endiguer le virus du Covid-19.
Fidèle à sa stratégie du zéro Covid, la Chine envisage de vacciner les enfants dès l’âge de 3 ans. « Sinovac a effectué une étude clinique sur mineurs qui a commencé au début de l’année. Les essais cliniques de phase I et II sont terminés. Des centaines de cas ont montré qu’après vaccination ce groupe est aussi sûr que le groupe d’adultes de plus de 18 ans », a déclaré Yin Weidong, le PDG de Sinovac Biotech, l’un des leaders chinois du secteur, le 4 juin. L’autre grand acteur public, Sinopharm, qui utilise la même technologie que Sinovac (le vaccin inactivé) a fait une annonce similaire peu de temps après.
Actuellement, les vaccinations ne concernent que les plus de 18 ans. « En fonction de la situation pandémique spécifique, des exigences en matière de contrôle de l’épidémie et des caractéristiques de la tranche d’âge ciblée, la Chine chargera des experts médicaux de formuler des politiques détaillées sur la vaccination récemment autorisée des personnes âgées de 3 à 17 ans, et veillera à ce que l’effort soit appliqué de manière sûre et efficace par les autorités compétentes », a précisé, le 11 juin, Cui Gang, membre de la Commission nationale de la santé.
Différents centres de vaccination de Pékin interrogés depuis affirment n’avoir reçu aucune instruction. Les parents veulent croire que si vaccination des enfants il y a, elle s’effectuera sur la base du volontariat et sera organisée dans le cadre scolaire, comme c’est déjà le cas pour d’autres campagnes vaccinales. « Au moins, s’ils envisagent de vacciner nos enfants, c’est qu’ils sont sûrs que les vaccins chinois n’ont pas d’effet négatif. Sinon, les autorités ne prendraient pas ce risque », se rassure une mère qui, elle-même, rechigne à se faire vacciner.
Pékin a pour le moment approuvé sept vaccins, tous chinois : cinq vaccins inactivés, un vaccin à adénovirus recombinant et un vaccin à sous-unité protéique recombinante. L’Organisation mondiale de la santé a approuvé « en urgence » le vaccin inactivé de Sinopharm le 8 mai et celui de Sinovac le 1er juin.