Des responsables de Sant’Egidio précisent que dimanche soir, « vers 19h », le camp de Salif Sadio, le chef de la faction MFDC dans cette zone, « a remis les corps des deux militaires sénéglais tués », le 24 janvier, « au numéro deux de la Cédéao à Banjul », donc le représentant politique de l’organisation. Cela s’est passé « en présence d’une délégation de Sant’Egidio, d’une délégation de l’armée gambienne », et « en collaboration avec la Croix Rouge Internationale », précise un responsable la communauté chrétienne, « pour le transport des corps depuis la frontière ».
Sant’Egidio, impliquée de longue date dans des médiations en Casamance, a été « contactée » après l’accrochage de la semaine dernière « pour faciliter la résolution de la crise ». Elle a rapidement dépêché des représentants à Banjul. La remise des corps, « c’est un geste important pour faire baisser la tension », estime l’un de ses responsables, qui ajoute que « les discussions se poursuivent » pour la libération des prisonniers : trois côtés MFDC et neuf côté sénégalais, selon l’état-major à Dakar, mais d’autres sources indiquent qu’ils seraient sept.
La communauté catholique affirme agir « à la demande des parties directement impliquées », « pour contribuer à stopper l’escalade ». C’est elle qui avait mené une médiation pour la libération de huit otages du MFDC, fin 2012, après un an de captivité.
Ce regain de tension en Casamance, qui implique le Sénégal, le MFDC, mais aussi la Gambie et la Cédéao « a pris tout le monde de court » selon Ibrahima Ama Diémé, porte-parole du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance. Pour le GRPC, « la meilleure voie pour libérer les prisonniers reste celle du dialogue ».
Dans son communiqué, l’état major fait état désormais de 4 soldats décédés lors de l’accrochage la semaine dernière « 3 lors des combats, un autre des suites de ses blessures », et ajoute que « sept militaires confirmés comme étant détenus en otage par le MFDC sont tous vivants et bien portants ».