A une semaine du début de la campagne de parrainage, le Pds n’est toujours pas fixé sur son sort quant à la personnalité qui va porter son drapeau à la présidentielle. Candidat « naturel » de la formation, Karim Wade semble de moins en moins intéressé par l’affaire et, chez les libéraux, l’idée d’une candidature de substitution n’est pas encore à l’ordre du jour. Le parti reste ainsi coincé entre l’incertitude du retour de Karim et le silence de Wade sur une éventuelle candidature de substitution.
Les libéraux eux-mêmes sont dans l’expectative. Karim Wade qui n’a plus remis les pieds au Sénégal depuis son « exil forcé » au Qatar n’a ni la posture ni la démarche d’un candidat à la présidentielle. Plusieurs fois attendu à Dakar, le fils de l’ancien président de la République dont le retour avait été annoncé en ce début de mois – pour prendre part au Magal, notamment a encore fait faux bond à ses camarades. Une énième fois. Et, ce n’est sans doute pas demain la veille. En conséquence, même s’ils sont finalement blasés par cette situation, les militants et responsables du Pds ne le préparent plus. Car, « les rares informations dont on dispose sont parcellaires et bien souvent mensongères », regrette une Wadiste, sympathisante de Karim. Qui, une nouvelle fois, constate « avec tristesse », que les Wade semblent « se jouer » de leurs militants et des sénégalais.
Dans les instances officielles du parti, aucun responsable de semble d’ailleurs disposé à aborder le sujet. Nafissatou Diallo, secrétaire générale nationale à la communication, renvoie souvent à Tafsir Thioye qui à son tour, oriente vers… « Nafi ».
Ainsi, à elle seule, le manque d’informations sur les réelles ambitions de Karim Wade ne résume pas tout le mal-être libéral. Autrement inquiétant est ce lourd silence de Me Abdoulaye Wade sur la nécessité ou non de trouver un candidat de rechange. Cette éventualité est toutefois peu plausible eu égard à ce qu’il s’est passé en 2019. Alors que la condamnation de Karim Wade empêchait sa candidature à la présidentielle de cette année, le président Abdoulaye Wade s’était évertué à vouloir l’imposer aux libéraux, leur refusant toute autre possibilité. Cinq ans après, le même scénario se dessine et le Pds semble foncer droit vers une deuxième forclusion de suite à une élection présidentielle. Une première depuis sa création en 1974.
Mais, selon une autre source de Rewmi Quotidien, proche de Touba, cette situation est bien voulue par Me Abdoulaye Wade qui, « depuis 2019, est bien en phase » avec… Macky Sall. Même si leur rapprochement n’a jamais été matérialisé par une collaboration directe au sein du gouvernement ou d’une autre instance officielle. Comme quoi, les conclusions du dialogue national par lequel l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall a été restaurée ne seraient que le résultat d’un long processus de négociations et de compromissions qui, dans le temps, se situent bien au-delà du dialogue national lancé en mai dernier.
Elhadji Mansor NDIAYE