Le phénomène de l’émigration clandestine continu d’alimenter la toile après l’arrivée de plus de 1000 migrants africains ces derniers jours sur la minuscule île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries, les autorités espagnoles mettent en œuvre leur déménagement vers Tenerife, l’une des deux grandes îles.
Les services du Ministère espagnol des Transports urbains et maritimes ont annoncé que la première arrivée de migrants enregistrée ce jeudi s’est faite à bord d’une pirogue partie du Sénégal. Cette embarcation transportait 70 personnes, dont 2 mineurs. Ce chiffre s’ajoute à un bilan total de 1183 personnes arrivées en Espagne au cours des dernières 48 heures.
Selon les autorités espagnoles, la journée du mercredi 4 octobre a également vu le sauvetage de quatre pirogues parties du Sénégal, avec respectivement à leur bord 128, 42, 258 et 187 personnes. Ces arrivées de migrants mettent en évidence les défis auxquels sont confrontées les autorités espagnoles en matière de gestion des flux migratoires en provenance de l’Afrique de l’Ouest.
Selon la RFI, c’est la première fois qu’autant de migrants débarquent à bord de la même pirogue aux Canaries. Deux cent quatre-vingt-huit hommes, dont dix mineurs, sont arrivés sains et saufs au port de La Restinga mardi et d’autres embarcations ont suivi. Au total, L’île d’El Hierro, la plus à l’ouest de l’archipel espagnol, a comptabilisé 500 en une seule journée. À bord, presque tous étaient sénégalais, souligne l’ONG espagnole Caminando Fronteras.
Les Canaries accueillent un nombre croissant de réfugiés venus d’Afrique : autour de 15 000 depuis janvier, 20% de plus que l’an dernier, selon le ministère espagnol de l’Intérieur. Et ce malgré la dangerosité de cette route maritime. Selon l’Organisation internationale des migrations, 140 personnes y ont trouvé la mort depuis le début de l’année. Caminando Fronteras, qui reçoit les appels au secours des clandestins ou de leurs proches, parle quant à elle de près de 800 morts et disparus.