Si l’année 2006 est la référence absolue dans le nouveau phénomène migratoire dénommé ‘’Barsa wala Barsax’’ (B) au Sénégal, elle est en passe d’être relégué en arrière-plan par les nouvelles vagues de départ vers les îles Canaries. Le chiffre actuel de migrants clandestins (30 705) bientôt dépassé le record de 31 000 migrants enregistré en 2006.
Le chef de l’Etat sénégalais en parle désormais dans chacune de ses prises de parole publique. Les chiffres de l’émigration clandestine font froid dans le dos, avec leur lot de morts et de désolation. Si le bilan macabre reste difficile à déterminer, les chiffres établis par le ministère espagnol de l’intérieur renseignent déjà sur l’ampleur des dégâts. Selon les autorités espagnoles, en effet, un total d’au moins 30 705 migrants ont rallié les îles Canaries depuis le début de l’année.
En valeur relative, cela le résultat donne déjà une hausse de 111% par rapport à la même période l’an dernier. Et, ces chiffres officiels sont sans préjudice du nombre inestimable de candidats portés disparus et qui, sans doute, ne reviendront plus jamais.
La plupart étant engloutie dans les profondeurs de l’océan. Si en 2006, 31.678 migrants avaient rejoint l’archipel, ce record absolu va sans doute tomber dans les prochaines semaines avec les départs inarrêtables des migrants et l’incapacité des autorités à arrêter l’hémorragie. Il est certes difficile, d’arrêter l’émigration par un coup de magie.
En revanche, il doit être possible d’agir à travers la mise en place d’une stratégie d’urgence et s’employer à trouver des solutions structurelles étalées dans le temps. Cette stratégie suggère l’implication de compétences avérées dans les domaines : sur le plan socio-culturel, d’abord, sur le plan économique et diplomatique, le tout sous la couverture d’une volonté politique et d’un leadership affirmés. C’est ce leadership qui permettrait de changer le modèle de lutte contre le fléau en revisitant les politiques publiques en la matière.