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En Arménie, crise ouverte entre Nikol Pachinian et l’armée

Le premier ministre a dénoncé une « tentative de coup d’Etat », après que l’état-major a réclamé sa démission. La menace d’un putsch semble pourtant écartée.

Des centaines de policiers s’alignent le long des grilles du Parlement arménien. Face à eux, des milliers de manifestants écoutent dans le calme, ce mercredi 3 mars,les discours enflammés des représentants de l’opposition à la tribune, installée au milieu de l’avenue, à Erevan, à côté des tentes où campent désormais les protestataires. Le lieu des manifestations de l’opposition a changé, mais la revendication reste la même depuis le cessez-le-feu du 9 novembre 2020, qui a scellé la défaite humiliante de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan dans la guerre du Haut-Karabakh : le premier ministre, Nikol Pachinian, est un « traître » et doit partir.

« Pachinian est un ennemi. Tous les moyens pour renverser le gouvernement sont légaux ! », lance l’ancien premier ministre, Vazguen Manoukian, que l’opposition voudrait mettre à la tête d’un nouveau gouvernement. Les autorités ouvriront le jour même une enquête pour appels publics à un renversement violent du régime, mais pour l’heure, la foule applaudit. « Nation, armée, victoire ! », scandent les manifestants, le poing brandi vers le ciel.

Depuis la rue, deux tireurs d’élite positionnés à la fenêtre du Parlement sont bien visibles. La photo des deux hommes, arme pointée vers la foule, circule de main en main. « C’est ça la démocratie ? », s’agace une vieille dame, venue manifester avec trois amies, en montrant le cliché sur son téléphone. Derrière elles, une chanson patriotique résonne à plein volume dans les haut-parleurs : « Nous sommes allés combattre pour la patrie/Les soldats sont aux frontières pour défendre notre liberté. »

Révoltées contre le premier ministre, qu’elles accusent d’avoir trahi l’Arménie en acceptant de restituer d’importants territoires à l’Azerbaïdjan à l’issue de la guerre, les quatre femmes ont accueilli comme une bénédiction l’irruption de l’armée dans la crise politique qui secoue le pays depuis quatre mois. Le 25 février, l’état-major a signé une lettre réclamant la démission du premier ministre.


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