Le jeu favori de Macky est de divertir le maximum possible ses adversaires de l’opposition et avoir une longueur d’avance sur eux.
Ainsi, il maintient le suspens sur l’amnistie de Khalifa Sall et de Karim Wade, colle un procès au moins à Ousmane Sonko (celui contre Mame Mbaye Niang) et refuse de se prononcer clairement sur la troisième candidature.
Ce faisant, il est sûr d’occuper ses adversaires sur ses obstacles et autres confusions, sources de polémiques interminables. Car, comme les candidatures de ses potentiels candidats, ceux qui ont aujourd’hui le plus de chances de remporter les élections, il sait que ces derniers vont faire de leur « libération » d’où le mot Yewwi, une priorité. La preuve, c’est que directement ou indirectement, ils sont occupés à évacuer ses questions lancinantes à leur goût.
Et pendant ce temps, Macky, lui, continue ses « tournées économiques « . Des tournées dont le parfum politique n’est pas dissimulable parce qu’il saute aux yeux. C’est d’ailleurs l’occasion, pour lui, de faire d’une pierre deux coups : Montrer ses réalisations et tenter de convaincre de son bilan. Une démarche qui a pour avantage de le mettre, déjà, dans une posture de précampagne. Au même moment, bien sûr, la moindre initiative de l’opposition est surveillée, scrutée, parfois interdite sinon judiciarisée. Cette frilosité manifeste envers l’opposition et ses affidés n’aide pas à équilibrer un jeu politique dont les moyens sont déjà disproportionnés. Car, ne l’oublions pas, avec les « tournées économiques « , c’est l’argent du contribuable qui est utilisé, les moyens logistiques de l’Etat et les ressources humaines de l’administration.
Néanmoins, avec la polémique lancinante sur la troisième candidature, Macky aura du mal à capitaliser à court et moyen terme cette longueur d’avance s’il s’aventurait à se représenter. L’onde de choc d’une telle éventualité pourrait lui être fatale. Mais, s’il se retirait, le candidat de Benno bokk yakaar aurait déjà un atout important à préserver. Et si l’opposition se divisait et se faisait la guerre, ce serait encore une aubaine pour le pouvoir.
Comme quoi, pour les élections à venir, rien n’est acquis d’avance pour personne, ni pour le pouvoir ni pour l’opposition.
Assane Samb