La routine est la seule chose qui donne du sens au temps qui passe, semblent croire certains de nos compatriotes. Et pour le prouver, nous sortent des âneries qui en disent long sur leur « way of life », leurs ambitions démesurées.
Depuis quelque temps, passe à la télé, une bande annonce qui vante les mérites de la lutte. Sur tout. Même sur les études, mais qui, en même temps, intrigue fortement les fidèles de la TV.
Qui en est l’auteur ? Qu’est-ce qui lui permet de croire que des parents d’élèves souhaitent que la lutte devienne profession, une activité rêvée, au point de pousser leurs gosses à inscrire leur avenir dans l’arène, et non sur les bancs de la Fac? Les autorités ont-elles vu cette publicité tapageuse et dangereuse? Si c’était le cas, pourquoi ne réagissent-elles pas depuis tout le temps que passe la réclame à l’antenne ?
Dans tous les cas, nous vendre un champion de lutte comme modèle à suivre pour les jeunes, nous paraît grossier et loufoque, quand on sait ce que représente ce sportif dans notre société.
D’accord, il n’y a pas de sot métier et un lutteur devenu champion, peut gagner beaucoup d’argent. Il peut même devenir multimillionnaire, vivre de son art, de ses placements et de ses rentes plus tard. Mais de là, à le citer en exemple aux jeunes, montre à quel point l’argent (et non la science), occupe une place surréaliste dans notre cher Sénégal.
Qui est lutteur, en effet ? Un as des études, utile à son pays ou un Monsieur Muscles qui préfère se battre à coups de poing pour vivre ? A chacun sa conception de la vie, mais il revient quand même à l’Etat de guider les choix de ses enfants.