Un migrant somalien condamné à la prison à vie en Grèce pour trafic de migrants a comparu devant le tribunal lundi pour faire appel de sa condamnation, dans une affaire soutenue par un groupe de membres du Parlement européen qui estiment qu’il a été condamné à tort.
Mohammad Hanad Abdi a été condamné à 142 ans de prison en 2021 après avoir été reconnu coupable suite à une traversée mortelle en canot pneumatique de la Turquie vers l’île grecque voisine de Lesbos l’année précédente. Abdi a déclaré qu’il n’avait dirigé le canot pneumatique qu’après qu’un passeur turc l’eut abandonné pendant la traversée. Deux personnes se sont noyées lorsque le bateau a pris l’eau, tandis que 33 autres ont été secourues. Selon les avocats d’Abdi, de nombreux survivants ont soutenu le récit des événements fait par le Somalien.
Cette affaire a attiré l’attention sur les directives draconiennes en matière de condamnation introduites en Grèce ces dernières années dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine dans l’Union européenne. Un membre grec de gauche du Parlement européen, Stelios Kouloglou, mène la campagne visant à faire réexaminer un grand nombre des condamnations, un effort soutenu par d’autres législateurs européens ainsi que par des artistes grecs qui ont aidé à collecter des fonds pour les frais de justice.
Le mois dernier, deux Afghans, Akif Razouli et Amir Zahiri, qui avaient été condamnés à 50 ans de prison, ont été libérés en appel. Razouli a été innocenté tandis que Zahiri a été libéré après que sa peine ait été réduite à huit ans. « La solidarité internationale est vitale pour ces réfugiés, qui sont victimes de cette pratique injuste du gouvernement grec consistant à condamner des innocents à des peines excessives », a déclaré M. Kouloglou dans un message en ligne avant le procès.
Quinze membres du Parlement européen ont soutenu sa campagne, en signant des lettres de plainte adressées aux autorités grecques.
Le gouvernement de centre-droit du pays a décrit sa politique migratoire comme « stricte mais juste », faisant valoir que les peines sévères infligées aux passeurs sont un élément clé de la politique de défense des frontières du pays.