Durant ces dernières heures, l’Ukraine a été la cible de nombreuses explosions, pas seulement à Kiev, la capitale, mais dans tout le pays, de Lviv (ouest) à Kharkiv (est), comme à Odessa (sud).
Pour ceux qui étaient ici lorsque l’invasion à grande échelle de la Russie a commencé en février, il y a une atmosphère de déjà-vu. « On nous dit de passer le plus de temps possible au sous-sol, car de nouvelles attaques, à l’aide de missiles et de drones, sont attendues », rapporte Paul Adams. Mais c’est différent. Les explosions à Kiev sont beaucoup plus proches du centre de la ville. « Il ne s’agit pas de bruits sourds provenant des banlieues, mais de fortes explosions à proximité de rues et de lieux que nous avons appris à bien connaître au cours des huit derniers mois », note notre correspondant. Il est difficile de dire quelle la cible des tireurs, mais, selon un communiqué du ministère ukrainien de la Culture, des musées et un bâtiment de la Philharmonie ont été touchés.
Une vidéo circulant sur les médias sociaux montre un énorme cratère dans une aire de jeux pour enfants. Une autre vidéo montre un tir de missile frappant le pont Klitschko, une passerelle en verre et en béton, lieu touristique populaire en même temps, qui donne sur le fleuve Dnipro. Olena et Valerii Badakh vivent dans un appartement qui surplombe l’aire de jeux du parc Shevchenko. « C’était effrayant. En un instant, un trou est apparu dans notre vie. C’était terrible », a raconté Olena à la BBC.
Des cibles symboliques ? Des informations font état d’une centrale thermique frappée à Lviv. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dit que des installations énergétiques sont touchées dans tout le pays.
Autant de villes n’avaient pas été visées en même temps, depuis longtemps. La Russie, elle, était apparemment déterminée à faire la plus grande déclaration possible. Il y a deux jours, les médias sociaux ont été inondés de vidéos et de mèmes montrant des Ukrainiens célébrant l’attaque du pont reliant la Russie à la péninsule de Crimée. Aujourd’hui, les vidéos montrent des habitants choqués, des endroits enflammés… Tout sentiment d’euphorie a disparu. L’événement semble inévitable, mais cela n’atténue pas le choc. La peur s’empare à nouveau de la capitale.