Le colonel Doumbouya a prêté serment ce vendredi 1er octobre et devient officiellement le président de la République de Guinée. La cérémonie s’est déroulée au palais Mohamed V où l’officier guinéen, Commandant du Groupement des forces spéciales, s’est vu confier les rênes du pays, dans le cadre d’une transition dont la durée sera déterminée au sortir des concertations nationales annoncées par le chef de la junte.
En uniforme d’apparat beige, le colonel Doumbouya, portant béret rouge et lunettes noires, a prêté serment devant le président de la Cour suprême Mamadou Sylla, lors d’une cérémonie au palais Mohammed-V de Conakry. Il a juré « de préserver en toute loyauté la souveraineté nationale », de « consolider les acquis démocratiques, de garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ».
La cérémonie se tenait à la veille de la fête nationale célébrant la déclaration d’indépendance de 1958 vis-à-vis de la France. Ce vendredi a été déclaré férié. Le colonel Doumbouya a conduit le troisième putsch en un an en Afrique de l’Ouest, après deux coups de force au Mali voisin. Lui et ses hommes l’ont mené à bien en quelques heures au prix d’un nombre indéterminé de vies humaines, les médias faisant état d’une dizaine ou une vingtaine de morts. Alpha Condé, 83 ans, est toujours détenu.
La junte a dit avoir l’intention de rendre le pouvoir aux civils après des élections « libres » et « démocratiques » à la fin d’une période de transition. Elle entend élaborer une nouvelle Constitution et la soumettre à référendum. Elle compte mener des réformes politiques et économiques « majeures », et restaurer la bonne gouvernance.
« Chef de l’État et chef suprême des armées »
Le colonel Doumbouya, colosse aux manières posées, toujours protégé de près par ses hommes et jamais vu en public dans une tenue autre que son treillis et son béret, souvent assortis de lunettes noires et d’un cache-col, semble résolu à se laisser du temps, malgré les pressions internationales, pour accomplir son vaste projet de « refonder » l’État, conviennent les analystes.