Hamady Diouf, désormais ex-procureur de la République, a passé hier le témoin à Abdou Karim Diop. Avant de quitter son fauteuil, il s’est exprimé sur son œuvre à la tête du parquet de Dakar.
«Notre passage au Parquet a été pour nous un moyen de servir notre passion qui est de servir la justice. Mais cela nous a permis de participer au rétablissement d’une vie démocratique dans un Etat de droit et aussi de veiller au respect et à l’équilibre de la nation, en promouvant la liberté et en faisant respecter les règles de sécurité», a laissé entendre Amady Diouf.
Le nouveau Premier président de la Cour d’appel de Dakar a aussi dévoilé les règles qui l’ont guidé durant ce bref passage. «Nous avons tenté d’agir avec humilité, en essayant de relativiser et d’éviter de se cramponner sur des certitudes. Ce qui fait qu’on a travaillé en groupe, de façon inclusive (…) On a aussi essayé d’agir toujours et en toute circonstance avec beaucoup de responsabilité, en tenant compte des libertés individuelles, des droits des uns et des autres et le nécessaire respect des lois que nous nous sommes librement choisis, dont le respect est nécessaire pour une vie en communauté», ajoute-t-il.
Aussi, dit-il, le procureur doit être habité d’un «grand courage lui permettant de prendre souvent des décisions difficiles mais nécessaires», indique Hamady Diouf. «Ce sont ces trois viatiques que nous avions adoptées : l’humanité, l’humilité et le courage. Le courage est l’une des qualités intrinsèques que doit avoir un magistrat de Dakar», dit-il.
Il terminera par souligner que le travail de procureur est «une fonction prenante, exaltante, passionnante». Mais, souligne-t-il, qu’elle a une contrepartie: «c’est qu’elle ne vous laisse aucune vie de famille possible. Vous êtes procureur 24 heures sur 24, vous n’avez aucune autre activité que celle-là».