Interview avec Yoro Ndiaye: « Pour être là où personne n’est, il faut faire ce que personne ne fait »

Artiste évoluant dans le folk, Yoro Ndiaye a une style de musique particulier: le folk avec diverses sonorités exquises. Dans cet entretien avec Anna Thiaw de Rewmi Quotidien, le chanteur Yoro Ndiaye est revenu sur ses débuts dans son Mbacké Natal jusqu’à son arrivée à Dakar où il était marchand ambulant avant de jouer de la musique.

Parlez-nous de vos débuts dans le milieu Acoustique

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Pour ce qui est de mes études, j’étais déjà dans la musique avant de lancer dans l’acoustique. J’ai commencé à pratiquer en jouant à des instruments comme le « Toksin-Ngalam« , d’ailleurs j’étais très jeune à l’époque. Sinon j’ai vraiment commencé la musique avec l’orchestre régional. Là-bas nous ne faisions pas de l’acoustique mais de la musique en générale c’est a dire de la variété, du Mbalax entre autres. Quand j’ai quitté l’orchestre régional, je suis retourné à Mbacké, disons que je n’avais pas le choix et il fallait que je pratique ma musique et pour le coup je n’avais que la guitare pour m’accompagner. Et c’est de là que tout est parti; j’ai commencé à être lié avec l’acoustique et depuis lors sa fait parti de moi je ne quitte jamais plus l’acoustique. Quand je suis venu à Dakar partout où je devais faire des prestations, c’était avec ma guitare. A vrai dire, je n’avais pas les moyens d’être accompagner par un orchestre. C’est un peu comme ça que les choses ont commencées; sinon , j’avoue que ce n’était pas facile mais je me suis battu pour devenir ce que je suis aujourd’hui.

Pourquoi le choix de la Musique Acoustique?

A vrai dire, je n’ai pas choisi l’acoustique. Disons que c’était pour moi une opportunité, je n’avais pas le choix et il n’y avait que la guitare pour m’accompagner. Je n’avais pas d’orchestre, quand j’ai quitté l’orchestre régional, j4ai voulu faire de la musique mais je n’avais pas de groupe et vu que j’avais un peu de connaissance en guitare, j me suis forgé d’avantage pour pouvoir m’accompagner.

Comment marche ce genre de musique au Sénégal?

L’acoustique marche au Sénégal comme les autres musiques. Il y’a des mélomanes qui l’apprécient énormément. Mais en ce qui me concerne; je ne fais pas exclusivement de l’acoustique, j’aime bien avoir cette couleur dans ma musique. J’allie les deux c’est à dire le Mbalax et l’acoustique.

D’ailleurs, il m’arrive de faire du reggae, de l’afro-fusion. En gros, je fais de la musique même sil y a la couleur acoustique là-dessus. C’est une bonne musique que les gens apprécient et marche d’ailleurs même si c’est plus le cas à l’international.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons?

Pour ce qui est des thèmes que j’aborde; ils sont assez variés. Je parle beaucoup de l’humain, de la valeur humaine. Quand on vit dans un pays comme le Sénégal on ne peut pas manquer de sujet parce que le sénégalais est assez particulier. Et rien que pour cela, nous avons beaucoup de choses sur le quotidien des personnes, même si des fois mes chassons sont engagées elles sont assez variantes.

Comment vivez-vous la Covid-19 avec la fermeture des salles de spectacles?

Avec la covid-19 nous sommes entrain de la vivre très difficilement (il insiste). Vous n’êtes pas sans savoir que nos activités se font la nuit et qui dit spectacle dit rassemblement et c’est interdit. Là nous souffrons car nous ne travaillons plus; certes l’Etat a fait quelque chose mais c’est insignifiant. Là nous avons hâte de retourner au boulot car ce couvre-feu, il n’a pas de sens pour nous. C’est très difficile et je compatis pour tout le peuple sénégalais.

Comment jugez-vous le fond alloué aux acteurs culturels?

Je trouve que le fond Covid il est très mal géré. Il y a beaucoup de frustration autour de ce fond et c’est regrettable. Nous aurions pu le gérer autrement là nous ne pouvons que constater. Apres tout ce n’est pas cet argent là qui va nous faire vivre, il peut juste donner un coup de pouce à certains artistes. Là ce que nous demandons c’est qu’ils nous laissent aller travailler.

Quels conseils donneriez-vous a la jeune génération qui veut se lancer dans l’acoustique?

Le conseil que je donnerais à cette génération qui veut faire de l’acoustique c’est de se rapprocher des écoles. Il y a des écoles de formation maintenant, des écoles de musique parce que pour faire de l’acoustique, il faut de la pratique. Jouer à la guitare et chanter en même temps ce n’est pas quelque chose d’aisé et pour pouvoir faire de l’acoustique, il faut au minimum savoir jouer un instrument. Il faut beaucoup d’apprentissages, d’exercices, de pratiques, de Lives, beaucoup jouer, faire des covers entre autres. Et du coup on démarre ça forge vraiment notre personnalité, sinon il faut également faire ses propres compositions et surtout jouer(il se répète). Pour être là ou personne n’est, il faut faire ce que personne ne fait.

Vivez-Vous de votre art?

Je vis de mon art! D’ailleurs c’est grâce à çà que je paie mon loyer, que je gère ma famille même si des fois c’est difficile. Nous sommes dans un pays où l’art est très difficile à pratiquer parce que l’environnement n’est pas propice. Mais malgré tout j’arrive à m’en sortir.

Quels sont vos projets?

Dans l’immédiat j’ai un EP( Extented Play) qui va sortir au plus tard le 08 Mars. Il y a 04 titres que nous avons faits pour rendre hommage à la femme, en général. Les titres sortirons sur des plateformes de téléchargement; d’ailleurs, il y’a une vidéo qui est entrain d’être tournée et elle sortira d’ici la fin de la semaine. Sinon, avec mon staff, nous sommes aussi en train de bosser sur un album international, un album qui aura une couleur beaucoup plus ouverte.

ANNA THIAW

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