Une vingtaine d’organisations paysannes dont Cicodev ont sorti une note hier, jeudi 7 juillet 2022, pour dénoncer l’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi qui promeut les Organismes génétiquement modifiés (OGM).
«Depuis les années 80, et en défense de la vie et de la démocratie, divers groupes d’intérêt du Sénégal promeuvent les droits des exploitations agricoles familiales et de leurs systèmes semenciers, et ont exprimé et continuent d’exprimer des préoccupations liées à l’utilisation et à la gouvernance des biotechnologies», disent les organisations signataires de la note reçue hier, jeudi 7 juillet 2022, à la rédaction de Sud Quotidien. Elles expliquent qu’«il s’agit des paysans, des pasteurs, des pêcheurs, des associations consuméristes, de collectivités territoriales, d’environnementalistes, de scientifiques et autres ONG spécialisées».
Les signataires de la présente déclaration, disent être «inquiets, consternés et indignés de la manière dont les députés de l’Assemblée nationale du Sénégal ont adopté, le 03 juin, à l’unanimité, sans débat et en procédure d’urgence, la nouvelle loi sur la biosécurité ». Celle-ci vient abroger la loi n°2009-27 du 08 juillet 2009 qui assurait une protection de la diversité biologique, et en particulier son article 18 interdisant d’importer ou de mettre sur le marché des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Les organisations regrettent «que le processus d’élaboration de cette nouvelle loi qui ouvre la porte aux OGM au Sénégal n’ait pas fait l’objet d’un vrai processus inclusif et participatif avec les différents segments de la société, en particulier avec les agriculteurs et une diversité de représentants de la société civile». Ces organisations contre les OGM soutiennent aussi qu’au niveau international, «de nombreuses recherches et expérimentations ont fini de renseigner sur les risques sanitaires, économiques et environnementaux que représentent les OGM comme l’illustre, tout près de nous, l’exemple du coton Bt au Burkina Faso qui a fait perdre aux paysans cotonculteurs, et à ce pays respectivement, leur principale source de revenus et d’importantes devises d’exportations».
De plus, disent-elles, «ces dernières années, les technologies utilisées pour modifier le génome ont montré des incertitudes quant à leurs effets à court et à long terme sur les individus et la biodiversité».