C’est l’escalade de la violence entre Israël et la Palestine, avec, à la clef, des centaines de morts côté palestinien et quelques victimes israélienne.
Depuis quelques jours, l’Etat hébreu et le Hamas sont entrés dans un conflit ouvert. Les bombardements de l’aviation israélienne ont fait écho au lancement de roquettes depuis Gaza. La communauté internationale se dit ‘’préoccupée’’, mais dans ce combat inégal, la Palestine se sent de plus en plus ‘’seule’’. Le Conseil de sécurité et les dirigeants de l’Union européenne ont véritablement tardé à réagir. Et le Président américain Joe Biden ne l’a fait que ce samedi.
Du côté du Sénégal, le communiqué qui parle certes d’un Etat palestinien ‘’viable’’, mais, le ministère sénégalais des Affaires étrangères, en condamnant le recours à la violence dans les territoires palestiniens et en appelant les protagonistes à « la retenue » et à « la désescalade », semble avoir mis dos à dos Israël et la Palestine.
Cette position ne diffère de celle des Etats qui estiment que les responsabilités de la violence sont partagées et réconforte Israël dans sa position de dire qu’ils ont été attaqués. En tout état de cause, il y a certes des manifestations de soutien au peuple palestinien dans plusieurs pays, mais les nations arabes restent moues dans leurs réactions. Certes, il y a les roquettes du Hamas qui ont aussi fait beaucoup de mal en Israël, mais les actes de provocation ayant abouti à cette situation ont commencé bien avant.
Cette manifestation de suprématistes juifs criant ‘’mort aux arabes’’, la fermeture de la ‘’porte de Damas’’ durant le ramadan et surtout les velléités d’expropriation de familles palestiniennes dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem Est ont mis le feu au poudre. Ceux qui ont lancé cet ultimatum aux familles palestiniennes savaient que cela ne passera pas.
Qui plus est, le nombre de constructions et de projets est assez important et les démolitions, les saisies et confiscations de structures appartenant à des Palestiniens, voire même des projets humanitaires financés par la communauté internationale se poursuivent aussi. Or, la politique de colonisation est une violation du droit international mais également de ceux du peuple palestinien.
Tout le monde sait que la solution viable est celle des deux Etats mais cette solution sera difficilement applicable du fait du radicalisme de nombre de dirigeants israéliens et de leurs puissants souteneurs au niveau international. Il s’y ajoute que les résolutions onusiennes sur la question, au nombre de 365 depuis 1945, ne sont pas appliquées.
Or, tous les spécialistes s’accordent à soutenir qu’il n’y a pas d’alternative à la vision de la solution des deux États sur la base des frontières de 1967 en conformité avec le droit international, les résolutions des Nations Unies, les Principes directeurs de Madrid, le Plan arabe de paix et la feuille de route du Quartet.
Malheureusement, la Palestine est de plus en plus ‘’seule’’. En quelques décennies, la diplomatie israélienne dans le monde notamment dans les pays arabes et africains a pris tellement du galon que la Palestine se sent de plus esseulée.
Israël a su se rendre utile et manœuvrer tellement fort qu’il a convaincu nombre de dirigeants notamment de pays musulmans, à mettre de l’eau dans leurs vins. Du fait de sa diplomatie économique mais surtout sécuritaire, elle a investi nombre de pays par ses diplomates, ses experts dans tous les domaines, s’impliquer dans plusieurs projets. Ce qui, aujourd’hui, joue en sa faveur.
Toutefois, il nous semble important de souligner qu’il est grand temps que cette question palestinienne soit résolue dans le respect de la sécurité d’Israël et des droits du peuple palestinien.
Mais tant que les résolutions des Nations-Unies seront foulées au pied, la violence restera la seule alternative, ce qui, manifestement, peut certes sauver la tête de dirigeants en perte de vitesse, mais n’arrange aucun des deux peuples.
Assane Samb