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«Les institutions de microfinance injectent environ 420 milliards par an»

Les institutions de microfinance injectent mensuellement plus de 35 milliards de francs Cfa directement dans les activités économiques du pays, soit environ 420 milliards par an. La révélation est faite par le ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam. Entretien !

Le président Macky Sall a présidé, avant-hier, le Conseil présidentiel sur la relance de l’économie. Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette rencontre ?   

Ce qu’on peut retenir c’est d’abord principalement deux choses. La première, c’est que le président de la République, Macky Sall, comme à son habitude, a toujours prôné le processus participatif et inclusif. Il a toujours, avant de prendre les décisions majeures, associé à la réflexion, à la contribution toutes les forces vives de la nation. C’est ce qui a été fait également avec le plan de relance piloté par le ministère de l’économie  qui, après avoir rencontré l’ensemble des acteurs du Sénégal, a compilé de nouvelles orientations sur la base du Pse dans sa partie PAP 2. Le PSE subdivisé en quatre PAP (Plan d’action prioritaire) et donc nous en sommes à sa phase 2. Ça, c’est un premier élément donc un processus participatif, inclusif à l’image de ce que fait le président pour toutes les décisions majeures. Parce que la pandémie est une affaire nationale et vous l’avez vu, autour de certaines questions, toutes les forces vives se sont retrouvées au palais de la République pour discuter avec le chef de l’Etat.

Et c’est quoi le deuxième élément ?

Le deuxième élément, ce sont les enseignements que nous tirons de la Covid-19. Quelles sont nos vulnérabilités ? Quelles sont les nouvelles priorités ? Le nouveau redimensionnement que nous devons avoir des actions prioritaires pour d’abord revenir sur la croissance qui a pris un coup avec le ralentissement ou quelque fois l’arrêt de l’activité économique mais également maintenir cette croissance et vraiment aller vers les ambitions du PSE. De ce point de vue-là, les discussions étaient de haute facture et nous avons un plan qui avoisine les 14.000 milliards, un peu moins de 15.000 milliards pour justement booster des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, le tourisme etc. Vous savez que personne n’aurait cru aujourd’hui que le monde s’arrêterait. C’est ce qui s’est passé avec la Covid-19. Tous les pays ont fermé leurs frontières et on a demandé aux populations de rester chez elles. Donc, personne n’aurait imaginé ce cas de figure. Et si cela peut se faire qu’en sera-t-il de notre souveraineté alimentaire, pharmaceutique ? Parce qu’il s’agissait de se soigner, de se nourrir. Toutes ces questions étaient à la base de ces nouvelles orientations politiques que le président Sall a pris en rapport avec l’ensemble des acteurs concernés par les sujets.

Pour réussir cette relance, ne pensez-vous que la population doit être impliquée ?

Oui la population est à la base de toute politique parce qu’elle est actrice et elle est également bénéficiaire. Donc, forcément la population est impliquée à travers les différents secteurs. Quand vous parlez d’agriculture c’est les organisations paysannes entre autres. Ce sont donc les populations à partir de leurs secteurs d’activité qui sont forcément impactées par les programmes. Et quand je disais que tous les acteurs étaient présents, c’est d’abord les organisations professionnelles mais c’est également la société civile, c’est également la presse. C’est tout le monde confondu qui fait le Sénégal aux côtés de l’Etat.

Vous êtes à la tête du ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire. Quel rôle votre département doit jouer dans cette relance ?

Il faut dire qu’au Sénégal, la microfinance a enregistré d’importants progrès. Ce sont des avancées qui ont été notées grâce à la forte adhésion des populations aux systèmes financiers décentralisés parce que justement la microfinance est un outil d’inclusion. Cela doit permettre aux groupes vulnérables, aux personnes qui ont des moyens modestes ou que ce soient des moyens matériels ou financiers à même de contribuer de par leur profil à la création de richesses. Donc, il y a un système bancaire classique qui est là mais qui ne peut pas s’ouvrir à toutes les diversités de nos populations. Et pour pallier à cela, l’Etat du Sénégal a misé sur le secteur de la microfinance. Aujourd’hui, nous avons un secteur qui polarise plus de 3.500.000 de membres. Le secteur de la microfinance avec ses 303 institutions de microfinance injecte environ 35 milliards le mois dans ce secteur-là. C’est dire que c’est d’une importance capitale. Ça, c’est le premier élément mais le deuxième c’est qu’aussi les cibles qui sont dans ce secteur de la microfinance que ce soient les femmes, les jeunes, les organisations, l’entreprenant de manière générale, cette cible-là est fortement affectée par la pandémie. Puisque cette pandémie-là avait occasionné des mesures d’urgence qui ont fortement impacté l’activité économique de cette cible où nous trouvons plusieurs acteurs du secteur informel. Donc, la microfinance doit jouer un rôle capital dans le cadre de cette relance. Parce que comme je l’ai indiqué tantôt, les politiques publiques sont destinées aux populations. C’est donc une population importante qui est concentré au niveau de ce secteur-là. Il faudra nécessairement les prendre en compte et c’est ce qui est fait puisqu’une part conséquente du budget de la relance sera à travers les différents mécanismes qu’à l’état sera mis à la disposition des populations à travers les systèmes financiers décentralisés. Maintenant, nous-mêmes nous nous attèlerons au niveau du ministère à faire en sorte que les offres de service pour la relance puissent vraiment répondre aux réalités économiques. C’est pourquoi nous avons créé des instruments comme le fond national de la microfinance (FONAMIC) qui, nous l’espérons s’il est doté correctement et s’il y’a une cohérence d’ensemble dans l’action institutionnelle pourra beaucoup impacter sur la relance notamment sur la question des taux d’intérêt qui est une préoccupation majeure du chef de l’Etat.

Vous avez effectué une tournée nationale dans le cadre du programme d’appui sectoriel Covid-19. Une enveloppe de 800 millions avait été dégagée. Quel bilan faites-vous de cette tournée ? 

Avec la Covid-19, le président Macky Sall avait mis en place très rapidement un programme de résilience économique et sociale qui a été salué à travers le monde. Ledit programme doté d’un budget de 1.000 milliards, répartis entre quatre piliers, avait consacré une part pour le secteur de la microfinance et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Nous-même nous y avons consentis de notre budget général un montant initial de 800 millions. Nous sommes dans la phase d’évaluation. Un rapport sera disponible très bientôt et à date nous avons dépassé les 800 millions pour ce programme d’appui sectoriel microfinance, économie sociale et solidaire. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons pu refinancer 22 mutuelles isolées parce que le but c’était de maintenir l’activité économique des structures de microfinance. Mais nous avons ciblé les mutuelles isolées qui étaient l’émanation des populations. Donc, ce sont des initiatives locales le plus souvent les mutuelles isolées ou des initiatives sectorielles. Nous pensions que ça allait avoir un effet direct sur les bénéficiaires : les populations. Une partie réservée aux mutuelles isolées, une autre partie, et c’est à travers le Sénégal, réservée aux acteurs de l’économie sociale et solidaire que nous avons pu identifier. Depuis que je suis portée à la tête du ministère, la première ambition que nous avons c’est d’avoir des données statistiques sur le secteur parce que ça n’existait pas. Nous avons une convention avec l’ANSD pour avoir une situation de référence. Nous avons aussi eu des organisations et des programmes en rapport avec l’administration territoriale sur des TRD que nous avions tenu. Nous avons commencé à consolider, à adresser des données pour avoir un fichier des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Nous reviendrons plus amplement sur les chiffres parce que le rapport est en cours de finalisation. Mais, c’est un programme qui a été beaucoup apprécié par les acteurs. Il y’a eu peut-être quelques difficultés, quelques zones, quelques poches qui n’ont pas été prises en charge. Là également, il s’agira de rectifier dans le futur. Mais globalement nous pouvons dire que ce programme qui a été exécuté en rapport avec FIMF et la Poste dans le cadre du paiement des subventions, a été apprécié et exécuté à hauteur de 95%

Quelles sont les relations entre le ministère de la microfinance, de l’économie sociale et solidaire et l’association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD) ?

C’est une association qui regroupe l’ensemble des structures agréées en matière de  microfinance. Donc, cela émane d’une obligation communautaire de l’Uemoa. Ensuite à ce titre, en tant que structure de défense et de promotion des SFD, des institutions de microfinance, elle reste un partenaire privilégié du ministère pour la promotion et le développement du secteur. Vous savez que le secteur de la microfinance est à cheval sur deux pieds. C’est d’abord cette partie réglementation, supervision qui est gérée par le ministère des finances et du budget. Et toute la partie promotion, orientation publique est gérée par le ministère de la microfinance. Nous avons des relations de collaboration franche et fructueuse que j’ai d’ailleurs concrétisées à travers une convention de partenariat qui nous lie depuis plus d’un an. Nous avons une convention pour prendre en charge leur préoccupation parce que c’est un secteur qui a également des difficultés avérées. Nous devons prendre en charge ces difficultés-là, discuter pour trouver des solutions. Il faut apporter des solutions conformément à la volonté d’inclusion de Monsieur le président Macky Sall.

Le Sénégal a été classé 2e dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Quel commentaire faites-vous sur la gestion de la pandémie par le Sénégal ?

Vous me permettrez d’abord de remercier et féliciter l’ensemble des acteurs, des forces vives du Sénégal avec à sa tête le président de la République qui nous a valu cette distinction nationale. Cela est d’autant plus important qu’il faut rappeler que la gestion de la pandémie a fait couler beaucoup d’encre notamment au tout début avec le rapatriement de nos enfants de Wuhan. Mais, il nous faut constater aujourd’hui que le choix de l’Etat de former un comité technique, d’experts autour du président a été la bonne solution. Au moment où tous les pays s’interrogeaient sur la résilience de l’Afrique face à la pandémie, on a vu tous les débats qu’il y’a eu autour. Donc, il faut regarder les choix de leadership pris plus particulièrement par le Sénégal. Le président Sall a pris des décisions cruciales parfois difficiles, mal comprises mais cela a donné les fruits escomptés. C’est comme il l’a rappelé lors du conseil présidentiel sur la relance de l’économie, il fallait le faire avec calme, avec sérénité, avec sagesse mais surtout avec rigueur. Je pense que toutes les mesures du non rapatriement à la situation d’urgence, aux restrictions conformément à notre réalité sociologique nous a valu cette distinction mais surtout particulièrement l’abnégation et l’engagement du personnel de santé qui a été sur la ligne de front en risquant sa vie, en étant aux côtés de leur population. Il faut se féliciter de cela mais surtout de ne pas relâcher. Vous savez que le dernier tournant est toujours le tournant le plus difficile. Et aujourd’hui plus que jamais l’engagement communautaire doit se renforcer parce que nous observons une tendance baissière. Ce qui est une bonne chose pour nous et j’espère que dans quelques jours nous pourrons dire que voilà nous n’avons plus de cas. Pour cela, il nous faut plus de rigueur envers nous-mêmes. Il faut respecter encore les mesures barrières et maintenant aller ensemble dans la relance de l’économie à travers les différents secteurs, à travers les directives et les recommandations fournies par le président de la République. 


Cheikh MOUSSA SARR

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