Les musées itinérants, la voie du salut !

Calqués sur le modèle classique occidental, nos musées qui se veulent des espaces d’affirmation de notre identité culturelle, par l’exposition de notre passé lointain mais aussi immédiat, sont en réalités, méconnus du grand public.

Tout se passe, comme si seuls les principes académiques occidentaux devaient orientés les modes de fonctionnement de nos musées. 

Ainsi se pose certaines questions: nos musés sont-ils destinés à faire connaitre notre histoire au peuple ?

Si oui, pourquoi ne pas faire une relecture des moyens et démarches utilisés jusque-là ?

Car force est de reconnaitre que ceux-ci sont inappropriés pour faire passer le message culturel dont ils sont porteurs.

Combien sont-ils des Sénégalais, jeunes et vieux, étudiants et intellectuels, hommes populaires, affirmés, qui n’ont jamais mis les pieds dans un musée ? 

Combien sommes-nous qui ne savons même pas ce qu’est un musée ?

Si on en est arrivé à ce stade d’une profonde méconnaissance de nos espaces culturels, c’est parce que la culture dénuée de tout folklore est encore traitée, en parent pauvre de notre économie.

Parce que, quand on a dans une position statique qui explique toute rénovation, toute ouverture vers l’extérieur, en confinant les vestiges matériels de notre histoire dans un espace purement intellectualiste, nos musés, qui sont de véritable bunkers académiques sont dès lors, incapables de véhiculer toutes les richesses culturelles, dont ils sont  porteurs.

Et tous les éléments matériels exposés dans les musées risquent d’être désacralisés parce qu’ils sont coupés de leurs milieux naturels.

N’eut-il pas été plus profitable à tous, que nos musées, au lieu d’attendre le visiteur, se déplacent eux même périodiquement dans la mesure du possible ?

On irait ainsi à terme vers des musées itinérants et une réconciliation entre histoire et peuple, car l’histoire est faite par le peuple et doit servir celui-ci en sortant très souvent des murs sans âmes, des institutions muséales.

Il s’agit d’instaurer ce contact charnel entre l’élément matériel et l’homme.

 En ne le faisant pas, la pauvreté spirituelle  affligeante qui caractérise nos musées aura encore de bons jours devant elle.

Et si l’on veut rétablir la vérité historique par les institutions muséales, il urge d’adopter d’autres voies de communication plus appropriées à notre culture.

Nos chercheurs, conservateurs, muséologues doivent sortir des sentiers battus pour que nos musées ne deviennent pas  des momies.

Dans cet ordre d’idée, le musée itinérant est une voie parmi d’autres.

La tâche s’annonce difficile certes mais pas impossible.

Et, il y va de l’éclairage de nos mémoires enfouis quelque part dans certains vestiges et pour que nos musées ne soient pas sans âme.