Après une semaine de campagne électorale pour les locales, les choses sérieuses commencent pour les têtes de listes et futurs maires. Ils l’ont si bien compris qu’ils sont en train de décliner, pour la plupart, des soi-disant programmes afin de convaincre de leur crédibilité et avoir l’approbation des électeurs. On n’entend alors de tout en termes de promesses.
Au point que certains, ignorant totalement le domaine de compétences limité des maires font même des promesses dans les domaines réservés à l’Etat. Rien d’étonnant bien sûr parce que cela ne coûte rien de promettre. On peut dire ce que l’on veut parce que l’objectif final n’est pas seulement de convaincre mais également de séduire.
Et il y a beaucoup à dire ce qui est souvent présenté comme « programme ». Docteur Tidiane Sow, coach en communication politique parle plutôt de « catalogue d’intentions » et argue qu’un programme doit pouvoir être budgétisé et ses sources de financement déclinées.
A défaut, on est encore dans les rêves, les intentions louables, les vœux, les souhaits, etc. Et c’est pourtant ce que font généralement nombre de candidats eux qui osent d’ailleurs présenter un programme. Certains comme Barthélémy Dias se veulent réalistes et promettent même de travailler avec l’État si jamais ils sont élus.
En clair, il est facile de critiquer, de jeter le discrédit sur l’adversaire. Mais quand il s’agit de proposer quelque chose d’original, de fiable, de réalisable, la tâche devient plus dure. Car, en réalité, nous ne sommes pas sûr que les têtes de listes pour ces locales soient vraiment préoccupés par les programmes.
Tout ce qui les intéresse en effet c’est d’être élus. Le reste peut attendre. Car une fois au pouvoir, le candidat gère les choses à sa manière malgré l’existence d’un Conseil municipal. Surtout actuellement où le Maire est élu au suffrage direct. Avec ce nouveau modèle d’élection, le Maire va se sentir plus légitime et pourrait être tenté à moins écouter son Conseil municipal, ses concitoyens.
L’autre paramètre qui milite contre les programmes, c’est le fait que beaucoup de citoyens ont un vote plus émotif que rationnel. C’est un secret de polichinelle, les gens s’attachent à des individus, des leaders parce que c’est un proche, quelqu’un qui plaît et non pas qui convainc par des idées ou par des programmes. Une situation qui favorise l’émergence de toutes sortes de leaders issus de toutes les couches de la société.
Malheureusement beaucoup ne savent même pas ce qui les attend. C’est le cadet de leur souci. Dans ce milieu où on peut occuper un bureau et signer des documents sans savoir ni lire ni écrire, c’est la porte ouverte à toutes sortes d’abus. Or, comme on le sait, qu’importe les institutions si les individus qui les incarnent ne sont pas à la hauteur.
Et parfois, il se pose un vrai problème de profil. Et si on y ajoute le fait que le Maire a des moyens et des compétences limitées, on peut conseiller aux uns et autres de tempérer leur enthousiasme.