Magal et Covid : Amsatou impressionnée par Serigne Mountakha Mbacké »

La présidente de Car/Lenen a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97,5, Amsatou Sow Sidibé est revenue sur la covid au Sénégal qui connaît une tendance baissière à la veille du Magal, le conseil présidentiel sur la relance de l’économie, entre autres, sujets d’actualité. Morceaux choisis.

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La communauté mouride va célébrer, demain mardi, le grand Magal de Touba dans un contexte de Covid-19. En prélude à cet évènement vous avez été à Touba. Etes-vous rassuré par ce que vous avez vu ?

Effectivement j’étais à Touba et j’ai salué le rôle essentiel joué par le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Il porte son masque au vue et au su de tout le monde et exige de toute personne qui vient vers lui de respecter les mesures barrières. Le gel est là. L’eau est là. Je trouve que c’est extraordinaire que ce chef religieux puisse jouer ce rôle de sensibilisation pour lutter contre la Covid-19. Maintenant, les populations sont ce qu’elles sont. Il y’a des populations, il y’a aussi des personnes qui réfractaires aux suggestions de manière générale. Donc il y’a des personnes qui ne portent pas le masque. Mais ce que je veux dire aussi c’est que le Sénégal semble bénéficier d’une certaine chance. Parce qu’on ne peut pas voir une bonne partie de la population sans mesures barrières et qu’on arrive à un résultat extraordinaire. Ces jours-ci nous sommes à 20 ; 30 cas positifs, c’est une aubaine. Mais je veux dire que c’est le moment où jamais pour les pouvoirs publics d’insister d’avantage pour que les mesures barrières soient respectées. Pour l’instant ça baisse mais ailleurs il y’a une forte reprise de la pandémie. Nous ne sommes pas à l’abri et nous ne savons pas jusqu’à présent par quelle chance nous arrivons à ces beaux résultats. Evidemment j’en profite pour féliciter le corps médical qui a joué un rôle fondamental. Mais pour féliciter aussi la presse parce que vous avez joué un rôle de sensibilisation fondamentale. Et toute personne qui respecte aujourd’hui les mesures barrières et fait respecter les mesures barrières doit vous féliciter et vous encourager. Je félicite également tous les acteurs qui ont mis la main à la patte pour que cette pandémie ne prospère pas. On est dans un temps où il faut un respect beaucoup plus absolu des mesures barrières. Nous ne sommes pas encore à l’abri d’une situation difficile.

Vous avez évoqué le miracle africain par rapport à la Covid parce qu’on prédisait des millions de morts. Tout de même, la Covid a mis en exergue la faiblesse de notre système sanitaire et peut-être un problème de priorité par rapport à nos politiques publiques.       

Tout à fait. Ce que je souhaitais et que j’ai toujours dit c’était, il faut un renforcement de notre plateau médical. Mais je dis et je répète que nous avons en matière médicale, de santé, des personnes ressources, de qualité à quelque niveau que ce soit. Cela dit il faut appuyer ce corps médical par un plateau beaucoup plus riche, des moyens, des infrastructures. Respect absolu vis-à-vis de ce corps médical. Je disais moi quand le président de la République nous a reçu au début de la Covid-19, qu’il fallait un développement sanitaire endogène. Nous n’avons pas besoin de tout importer à l’extérieur. Il y’a un minimum de produits pharmaceutiques que nous devions pouvoir avoir. Nous avons des experts en industrie pharmaceutiques dans notre pays. Nous avons des experts en recherche dans le domaine de la santé, des médicaments. Il nous faut utiliser ça et éviter de tout exporter ou importer de l’aspirine, des masques etc. Donc, tout peut être fait ici. On peut être accompagné de temps en temps mais il faut utiliser nos ressources.

Lors du dernier conseil présidentiel, le président Sall a promis de faire de la santé une priorité parmi une priorité. L’avez-vous écouté ?       

Moi justement quand j’ai écouté le dernier conseil présidentiel sur la relance de l’économie j’ai remercié le président de la République, Macky Sall. Parce qu’il nous a invité à sa rencontre au début de la covid et nous lui avons fait des suggestions. Je lui avais fait de suggestions très fortes sur le développement endogène dans le domaine de la santé, dans le domaine de l’économie, dans tous les domaines et je me rends compte qu’aujourd’hui il prend cela en charge. C’est tout ce que nous demandons. Que les idées que nous pensons positives pour la population soient acceptées et valorisées. Sur le plan agricole, sur le plan pharmaceutique, bref j’ai retrouvé dans le plan de relance toutes les suggestions que je lui avais faites. Et je vois que le dernier conseil présidentiel prend cela en charge et c’est comme ça. Ce Sénégal doit être un pays uni où tout le monde donne son avis, fait des propositions et c’est ça qui fait avancer les choses. Je dois préciser que le président Sall m’a toujours écouté mais c’est les formes de l’écoute qui posaient problème.

Qu’en est-il de vos relations actuelles avec le président Macky Sall ?

Je vais vous dire une chose. J’ai toujours dit ce que je pense qui doit être dit depuis Abdou Diouf en passant par Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall mais je n’ai jamais eu des relations heurtées avec ces personnes-là. Mais à chaque fois que je dois dire ce qui est bon pour la population je le fais mais on n’est pas des ennemis. Loin de là.

Venons-en à cette affaire douloureuse des militaires déguerpis à Ouakam (Terme sud). Le souci que nous avons c’est que ces gens qui ont servi le Sénégal et qui ont été là pendant 40 ans ce qui crée le « droit acquis ». Le fait de les jeter comme ça à la rue ne pose-t-il un sérieux problème ?

En montant j’ai ramassé votre journal Rewmi Quotidien avec comme titre : magistrature, armée, presse,… Les mythes s’effondrent ! Il fallait ajouter enseignement. Vous savez dans une République quand les piliers s’écroulent, la République s’écroule avec. Donc, l’armée la grande muette qui ne parle pas mais qui souffre eh bien la grande muette il faut la rendre ce qu’elle mérite. Elle défend la nation. Il faut rendre à César ce qui lui appartient. A terme sud, venir un jour avec ses bulldozers, avec des forces de défense et de sécurité pour les faire sortir. Ça fait mal. Ça souffre. Il aurait fallu les trouver des alternatives douces sans bruit, dans la « soutoura ». C’est ça la valeur. On a tendance à tout mécaniser alors qu’on oublie les valeurs. Nous demandons au président de réagir très vite et de les trouver des sites de recasement. C’est le minimum sinon on est en train de bafouer l’armée.

Cheikh Moussa SARR   

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