Selon le président du Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) Mamadou Thior, il y’a une part de responsabilité de leur part, car ne pas disposer de la carte nationale de presse et exercer le métier de journalisme est infraction prévue par le Code de la presse, mieux il dit que c’est une usurpation de fonction.
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), organisé ce mercredi 24 mai un atelier de formation des professionnels des médias sur le bon usage de la photo et de la vidéo à des photographes et à des cameramen employés par les médias sénégalais, avec la participation du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le National Démocratique Institute (NDI), une organisation américaine.
Le respect de la dignité humaine, doit être attaché à l’usage des images diffusées par les médias
Pour sensibiliser les bénéficiaires de la formation, les dirigeants du CNRA, du NDI et du CORED ont insisté sur le respect de la dignité humaine, qui doit être attaché à l’usage des images diffusées par les médias. « Aujourd’hui, malheureusement, nos cameramen et nos photographes filment et photographient même dans les cimetières, c’est extrêmement grave. Nous sommes dans un pays où le « soutoura » (l’intimité, la discrétion) et le « kersa » (la retenue) sont des valeurs », le président du CNRA Babacar Diagne aux professionnels de l’image, en leur signifiant que, la vie privée et l’image sont « des droits qui ne disparaissent pas avec la mort » de l’individu, en laissant entendre que la dignité des personnes décédées doit être respectée et préservée par les photographes et les cameramen.
Le président du CORED a fait comprendre aux professionnels de l’image, qu’il est impératif d’arrêter les dérives relatives à l’image des individus. « Il faut faire très attention à la façon dont nous utilisons la vidéo et la photo. Il existe le droit à l’image, a-t-il conseillé aux bénéficiaires de la formation. Mamadou Thior déplore le fait qu’une photo prise dans la salle d’audience du procès pour viol présumé de l’opposant d’Ousmane Sonko a été publiée à la une de plusieurs quotidiens et par certains sites d’information. « On ne doit pas publier cette photo-là. En la publiant, on tombe sous le coup de la loi, a-t-il dit en guise d’avertissement pour les cameramen et les photographes de presse.
Véracité du motif d’arrestation des journalistes
Répondant à la question concernant les journalistes poursuivi pour ne pas avoir possédé la carte nationale de presse, Mamadou Thior, président du Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), s’est prononcé sur les arrestations des journalistes dont le plus récente est le directeur de publication du quotidien « Yoor Yoor ».
Serigne Saliou Guèye, a été déféré au parquet, après son interrogatoire à la Sûreté urbaine. Il fait face à des accusations d’outrage à magistrat, d’usurpation de fonction de journaliste et de complicité de ces faits. Notamment, il est poursuivi pour ne pas avoir possédé la carte nationale de presse, devenue obligatoire depuis le 1er décembre 2022. Il est le deuxième journaliste arrêté pour cette raison, après Ndèye Maty Niang. « Il y a une part de responsabilité de leur part », a déclaré le président du CORED à propos des journalistes qui exercent sans avoir la carte nationale de presse. Il poursuit en expliquant : « Depuis deux ans, nous sommes dans la phase de délivrance de la carte nationale de presse. Les personnes avaient amplement le temps de venir au CORED pour obtenir le quitus, puis de se présenter devant la commission afin d’obtenir leur carte. Cependant, certains journalistes se considèrent comme étant au-dessus de cette exigence et ne jugent pas nécessaire de posséder cette carte.
Résultat : depuis le 1er décembre, la carte est obligatoire. Ainsi, si vous êtes pris sur le terrain, qu’on vous demande votre carte et que vous ne pouvez pas la présenter, vous vous exposez à des sanctions prévues par le Code de la presse. Je demande simplement à ces personnes de venir devant la commission afin de récupérer leur carte. Si elles ne le font pas, nous ne pouvons pas les défendre ». Ainsi se justifie Mamadou Thior de sa position sur l’arrestation des journalistes en exercice sans détention de la carte national de presse. Puis il précise : « Bien sûr, nous pouvons reconnaître leur qualité de journaliste, mais celle-ci est conférée uniquement par la carte de presse. Je peux connaître la personne, mais si elle ne peut pas présenter sa carte, je ne peux pas la défendre. »
« Il est normal que cela se produise, car il s’agit d’une infraction prévue par le Code de la presse. Il s’agit d’une usurpation de fonction. Ce principe s’applique à toutes les professions : vous ne pouvez pas prétendre être avocat si vous n’êtes pas inscrit au tableau de l’ordre. Nous nous sommes fixés des règles et il est essentiel de les respecter. La solidarité est importante, certes, mais elle a ses limites. Les individus doivent se conformer à la loi», Mamadou Thior.
Rosita Mendy