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NGOR, PIKINE, GUEDIAWAYE, NDENGLER, MBOUR…: Les litiges fonciers, une véritable bombe à retardement

Au rythme où vont les choses, nombreuses sont les populations qui crient à la spoliation de leurs terres. Partout dans ce pays, l’on se rend compte que les litiges fonciers occupent le centre des débats. Ce qui se passe à Ngor n’est que la partie visible de l’iceberg. Malgré sa volonté de mettre en place une commission chargée d’étudier la question à fond depuis des années, les conclusions sont restées vaines.

Litige foncier à Ngor, la question semble être une poudrière partout au Sénégal. En effet, il s’agit pour les autorités de prendre les devants bien que cette question est une épée de Damoclès qui plane au plan national. En procédant à une cartographie des zones litigieuses, l’exemple de Mbour est illustratif. La Petite Côte est minée par des questions litigieuses et les délibérations contestées. Une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment vu « l‘enjeu économique. » Des litiges qui n’en finissent pas et font légion.

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Le litige qui avait été autant médiatisé c’est celui de Ndengler, Djilakh contre Babacar Ngom de la Sedima. Avec l’arrêté pris par le préfet de Mbour qui avait interdit les travaux. Cette affaire est au point mort. A Ndiaganiao, c’est entre des populations et des investisseurs privés. Les populations sont confrontées depuis quelques années, à un problème d’accaparement de leurs terres. Des projets étatiques entre les villages de Kirène et environs menacés de déguerpissement par l’Aibd, le futur port de Ndayane aussi avec des dégâts. Les 55 ha de Boukhou avec des lotissements. Celui de la gare des gros porteurs située à Kandam, le village de Tchiky et des paysans sont sous pression avec des exploitants miniers. Des mouvements citoyens alors sont créés et tentent de désamorcer ces bombes un peu partout.

La banlieue a eu sa dose

Dans la banlieue dakaroise, à Pikine comme à Guédiawaye, la gestion du foncier est problématique. A la cité Sonatel de Mbao, un promoteur a buté sur les populations. Il avait signé avec la mairie de Rufisque ouest. Autre litige, le conflit 14-51 à Jaxaay est à surveiller. Plus de 300 familles risquent d’être expropriées par la Sn Hlm. Des tensions qui font naître des situations conflictuelles. Des décrets brandis par des promoteurs et contestés par les populations locales. A Guédiawaye, le plan d’urbanisation suite à la délibération du conseil de la ville pour un plan d’aménagement du littoral a fait couler beaucoup de salive. Même son de cloche à Pikine avec l’extension du cimetière qui avait créé une vive tension. Une zone qui gravite autour de l’arène nationale, mais convoitée par des promoteurs. « Arr Sunu suf » a gagné la bataille à Pikine.

35 recommandations faites par Moustapha Sourang dans les tiroirs du palais

35 recommandations avaient été faites par la Commission nationale de réforme foncière dirigée par Moustapha Sourang. Ce dernier a déposé son rapport en 2017 sur la table du Chef de l’État. Hélas, l’on s’interroge sur la non-application des recommandations par Macky Sall. On se rappelle qu’il avait dit en 2022, à l’occasion de la rentrée solennelle des cours et tribunaux : «Les réformes foncières sont complexes et toute décision de portée générale mérite précaution. Le constat est que les sources de conflits les plus courantes sont en général liées au non respect des procédures d’affectation et de désaffectation des terres, de la contestation des décisions portant sur la mise à disposition des terres à des sociétés, mais également à la fréquence des opérations d’immatriculations des procédures par l’Etat.»

Macky Sall avait lancé un appel afin d’apaiser les tensions. Cette commission dirigée par feu Moustapha Sourang avait déployé des éléments dans les 14 régions du pays.

Près de 30 mille personnes étaient écoutées. Leurs avis avaient été pris et 35 recommandations remises à l’État. Mais les solutions dorment dans les tiroirs du palais, malgré l’initiative prise de mettre en place un « observatoire ». Pendant ce temps, les manquements sont notés, la gouvernance foncière reste une équation et les cas d’accaparement des terres se poursuivent.

MOMAR CISSE

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