Pour promouvoir la danse, des acteurs culturels ont initié des activités de festival qui se déroulent dans la rue. Il s’agit de performances exprimées à l’air libre pour un meilleur accès aux populations.
Au Sénégal, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès aux prestations déroulées à l’occasion de festival souvent organisé dans des milieux réservés aux plus nantis. Pour y faire face, le festival » la Ville en Mouvement’’ et le festival « Njafane » se sont ouverts au grand public sur la rue.
Selon l’initiatrice du festival « la Ville en mouvement », Fatou Cissé, c’est un programme de rencontre qui entend fédérer des artistes du Sénégal en organisant régulièrement de petits plateaux d’expressions in situ, attribués à tout public qui ne peut avoir accès aux salles de spectacle. « C’est une manière de lutter contre les discriminations économiques dans le domaine de la culture. Nous cherchons à travers des approches artistiques et sociales à donner des impulsions nouvelles à certains endroits de la ville, et investir des espaces où se forment tous les jours les relations sociales et les échanges vecteurs de changement, et faire lieu d’interface entre l’art et la société », dit-elle.
Et de poursuivre: » Les thèmes abordés sont l’art comme moteur d’intégration et de réconciliation, réfléchir sur nos besoins communs, inciter à plus de solidarité sociale des individus, la volonté de contribuer à de nouvelles formes, et point d’avancement et enfin la prise en compte des responsabilités face à des situations ». Elle indique que ce festival accueille des danseurs de tous types de technique, incite les artistes à explorer d’autres formes contemporaines, dans la reflétions et la mise en espace.
« Le festival Njafane promeut la fusion et le mélange des cultures «
Pour la directrice artistique de la compagnie Jom Fa festival Njafane », Fatou Samb, ce rendez-vous culturel en est à sa troisième édition. « La première édition a été faite en 2018 et la deuxième en 2023. L’objectif de ce festival reste la fusion et le mélange des cultures entre acteurs culturels pour démontrer des talents »; dit-elle. Et d’ajouter : »
Tous les types de danse sont exprimés dans ce festival que ça soit la danse ethnique, contemporaine et orientale. Nous avons choisi de le faire dans la rue parce que nous manquons de moyens. Nous avons tenu des ateliers avec des artistes venant d’autres pays pour partager leurs expériences avec les danseurs qui sont d’ici. Nous voulons aussi partager ces moments de performance avec la population sur ce que nous faisons. C’est très important car cela éduque et fait révéler des talents ». Elle renseigne toutefois que les acteurs culturels font face à des problèmes de financement pour réaliser leurs projets. »
L’art doit renaître et les autorités doivent miser sur cela car un pays ne peut pas avancer sans la culture. Elle est au début et à la fin de tout processus de développement »; martèle t-elle. Pour cette édition, Fatou Samb souligne qu’ils n’ont pas sollicité le ministre de la culture. « Mais, il y a des partenaires qui nous ont beaucoup soutenu », se réjouit-elle. A noter que pour ce festival, les danseurs ont porté des tenues décorées avec des objets en plastique pour prévenir sur la préservation de l’environnement. Différents corps de métier ont été représentés à savoir le vendeur de poisson, de chaussures, de café et le lutteur pour démontrer qu’il n’y a pas de frontières entre les artistes et la population.
NGOYA NDIAYE