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Démocratie et État de droit au Sénégal: Huit universitaires dressent un bilan négatif au régime
Démocratie et État de droit au Sénégal: Huit universitaires dressent un bilan négatif au régime

Rapport sur la régression de la démocratie au Sénégal; la donne change à nouveau et devient favorable

Les Sénégalais s’émeuvent de la régression d’un point sur l’indice de Freedom House (www.freedomhouse.org) qui a changé la représentation du pays du vert (libre, score de 71) à la couleur jaune (partiellement libre, score de 70), mais nous demeurons dans le peloton de tête des pays libres sur le plan de la démocratie.

Si le Sénégal a toujours été un modèle de démocratie en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest, force est de noter que la gouvernance démocratique de ces dernières années semble être menacée par plusieurs facteurs touchant différents secteurs. Que ce soit politique, économique ou administrative, la gouvernance a connu une dégradation dont les causes méritent réflexion, notamment sur la question de la transparence dans la gestion des élections, des contrats pétroliers et miniers, de passation des marchés publics, du foncier, du secteur de la justice et des transports, de l’agriculture. On remarque une légère érosion de la démocratie à travers la baisse de la participation politique et de la confiance dans les institutions.

Le pays de la Teranga a été placé d’après un rapport (freedomhouse)  publié le 11 mars dernier qui faisait état que le Sénégal ne fait plus parti des pays totalement libre et démocrate pour avoir perdu 7 points entre 2017 et 2020. Avec 71 points, le Sénégal se retrouve aux côtés du Malawi, Madagascar et du Burkina Faso, ou encore des nombreux Etats qui n’ont pas la moyenne démocratique chez Freedom house, comme le Kenya, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Le Sénégal, le Bénin et le Mali sont donc dans le même chapeau puisque le Mali voit sa note baisser en 2020. Mais une nouvelle information vient compromettre tout ceci en s’appuyant sur certains critères.

Le manque de liberté économique peut être corrélé à notre pauvreté si on nous compare au monde. Les pays ayant les meilleurs scores dans l’indice de liberté économique sont également les pays les plus riches du monde, y compris émergents. Cette corrélation devrait au moins nous amener à nous poser des questions sur nos options. Tout n’est pas politique et démocratie seulement.

Dans ce nouveau rapport on explique que le Sénégal est un paradoxe où règne la confusion. Avant l’alternance de 2000 nous étions sur une lancée de libéralisme économique après avoir constaté l’échec de toutes les variantes essayées du socialisme. En 1999, après la période des ajustements et la libéralisation nous étions au même score que la moyenne européenne sur l’indice de liberté économique (60.6) et au-dessus de la moyenne mondiale (57.6). Une période de libéralisme économique allait alors s’ouvrir dans la durée suite à la dévaluation qui avait donné un second souffle à notre économie. Le peuple était cependant déjà à bout de souffle, et n’étant pas toujours au fait des enjeux, a réalisé l’alternance pour faire renaitre l’espoir. Notre démocratie en est sortie renforcée. La direction du pays avait cependant déjà changé et devait être maintenue avec des réformes notamment monétaires qui étaient déjà dans les tiroirs d’après les protagonistes de l’époque. Ceci devait se faire dans le cadre d’une gestion budgétaire et d’endettement saine pour le bénéfice des populations.


Selon Abdou Rahmane Sarr , président du CEFDEL Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp, le pays est dirigé depuis 2000 par des libéraux qui se disent du libéralisme social et qui nous ont fait régresser dans tous les principaux domaines des libertés pour nous aligner sur la moyenne africaine (55.7) de l’indice de liberté économique. Ce qui valut à une régression en dessous des moyennes mondiales (61.6) et des pays d’Asie (60.2) plus libres qu’en 2000 alors que nous étions au-dessus en 2000. Tous ces signaux sont désormais au vert pour une renaissance suite à des législatives inclusives et des indicateurs macroéconomiques (dette surtout et déficit) meilleures que les nôtres malgré la Covid. Il lui reste à mieux s’occuper de sa population et prendre le leadership de la réforme monétaire nécessaire. Une croissance élevée, une volonté de redistribution, et des infrastructures par l’endettement en devises ne sont pas synonymes de bonne gestion.

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