Dans une correspondance adressée au premier flic du pays, Me Ciré Clédor Ly a dénoncé la violation des droits du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, lequel a été mis en résidence surveillée depuis une semaine. L’avocat informe avoir été éconduit à neuf reprises, alors qu’il tentait d’entrer en contact avec le célèbre opposant, condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l’affaire de mœurs l’opposant à la masseuse, Adji Raby Sarr.
« Depuis trois jours, je me suis rendu neuf fois au domicile de mon client monsieur Ousmane Sonko, chef de l’opposition qui a besoin de parler et de communiquer avec ses conseils. Je suis victime de refus systématique de contact avec mon client qui a besoin de moi pour des raisons professionnelles et, depuis votre communiqué du 1er juin 2023 annonçant les entraves à la liberté de communication et d’opinions par tous les moyens de diffusion publique justifiant ces violations par la sauvegarde de l’ordre public et de protection des biens et des personnes, mon isolement avec le client, ainsi que l’isolement des membres de son collectif victime de voie de fait pour avoir été gazés, est devenu total », a déploré Me Ciré Clédor Ly dans sa missive adressée au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
D’après le conseil, la mesure porte également atteinte aux droits économiques et sociaux de la profession d’avocat en tant qu’elle constitue une entrave à l’exercice de la profession, au droit et à la liberté du travail. « Il m’a toujours été répondu après plus d’une heure d’attente et de consultations téléphoniques de la hiérarchie : Nous sommes désolé Maître, mais nous avons reçu ordre de ne pas vous laisser approcher votre client qui ne peut non plus sortir vous rejoindre. Cette situation ne peut perdurer, le ministre de l’Intérieur étant le supérieur hiérarchique des personnes coiffées de bérets rouges identifiés comme faisant partie du Groupement Mobile d’Intervention de la police dépendant de votre hiérarchie directe, cette correspondance vous est adressée pour que les ordres idoines soient donnés afin que les avocats de monsieur Ousmane Sonko puisent exercer librement leur travail de conseillers et avoir accès à ce dernier », a souhaité la robe noire.
Le président de la République, le ministre de la Justice, le président de l’Union internationale des avocats, le Représentant du comité des droits de l’Homme des Nations Unies et plusieurs ambassades ont reçu copie du document. Pour rappel, Ousmane Sonko a été ramené de force à Dakar la veille du verdict de son procès pour viols répétitifs sur la personne de la masseuse, Adji Raby Sarr. Un important dispositif sécuritaire a été érigé autour de son domicile à la Cité Gorgui.
KADY FATY