Quelque 7.000 ex-habitants d’un bidonville de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, détruit par le feu la semaine dernière, nécessitent une aide d’urgence, a indiqué lundi l’agence de gestion des catastrophes de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest. « Nous avons besoin d’aide pour fournir un toit, de la nourriture, de l’eau et des vêtements aux victimes de cette catastrophe », a déclaré le patron de l’agence, Sinneh Mansaray, en s’adressant aussi bien aux partenaires internationaux privés et publics de la Sierra Leone qu’aux ONG et agences gouvernementales.
Dans la soirée du 24 mars, un incendie a entièrement détruit le bidonville de Susan’s Bay, au bord de l’océan Atlantique, l’un des plus grands de la ville. Les autorités n’ont recensé aucun mort mais 409 personnes ont été blessées et 7.093 personnes ont été « affectées » par le sinistre. Près des trois-quarts (73%) des sinistrés « dorment dehors », contre 16% en famille d’accueil et 5% dans leur maison, selon l’agence de gestion des catastrophes. Le gouvernement a dressé 53 tentes et fournit actuellement de l’eau à environ 5.000 personnes, selon Sinneh Mansaray.
Mariama Kargbo, une veuve qui vivait à Susan’s Bay depuis 20 ans, affirme néanmoins que les quantités d’eau et de nourriture fournies ne suffisent pas et qu’il règne une chaleur insupportable dans les tentes. « Nous vivions une vie de famille simple dans le bidonville, maintenant il faut se battre pour la moindre chose pour survivre », dit-elle.
De ce quartier de baraques construites sur des terrains insalubres gagnés sur la mer, en bordure du centre historique, il ne reste plus que des amas de tôles et de rares murs noircis par la fumée. Malgré un sol regorgeant de diamants, la Sierra Leone (7,5 millions d’habitants), ancienne colonie britannique, est un des pays les plus pauvres de la planète.
Son économie, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts. Elle reste fragile après l’épidémie d’Ebola qui l’a ravagée en 2014-2016, la chute des cours mondiaux des matières premières et l’apparition l’année dernière du coronavirus.
L’Union européenne, les Etats-Unis et l’ONU ont indiqué qu’ils étaient prêts à venir aide aux sinistrés.