La conférence politique animée par Ousmane Sonko ce dimanche continue de susciter de vives réactions. Plusieurs acteurs politiques dont Thierno Bocoum, Pape Malick Ndour ou encore Mamadou Ibra Kane dénoncent les propos tenus par le leader du Pastef, notamment à l’endroit de la presse et l’invite à se concentrer sur l’essentiel.
La conférence politique du leader du Pastef n’a pas fait que des heureux. Après les journalistes qui se sont indignés, c’est autour des hommes politiques d’étaler leur colère envers le premier ministre. C’est le cas de Thierno Bocoum qui estime qu’Ousmane Sonko n’est pas à jour par rapport à son annonce sur le plan d’action gouvernemental. « Le Premier ministre Ousmane Sonko est en retard. Le plan d’action gouvernemental qu’il annonce pour bientôt lui a été demandé depuis très longtemps.
Dans le premier communiqué du conseil des ministres en date du 09 avril 2024, il a été dit ceci : « le Président de la République a demandé au Premier Ministre, sur la base du PROJET et des orientations présidentielles sus indiquées, de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du Gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés », a-t-il déclaré. Poursuivant son argumentaire, le leader du mouvement Agir considère que le premier ministre est en retard de plusieurs mois mais trouve le temps de faire de la politique politicienne en mettant en exergue une compétence qui a déjà montré ses limites. Selon lui, « Ousmane Sonko a décidé de gouverner et de s’opposer en même temps. Gouverner contre ses adversaires, s’opposer à ses adversaires ». Même son de cloche chez Pape Malick Ndour qui parle de crise d’autorité en considérant le Président de la République comme un « figurant » dans la gestion des affaires de la cité.
L’ancien ministre de la jeunesse soutient que le leader du Pastef s’octroie pour le moment tous les pouvoirs au détriment de Bassirou Diomaye Faye. Mieux, Pape Malick Ndour indique que le chef de l’État est relégué à un rôle de « représentation et de figuration » et invite le premier ministre à travailler sur la diminution des denrées de première nécessité. Pour finir, l’ancien ministre souligne la nécessité pour la haute autorité de s’assumer « il est clair qu’aucun État ne peut fonctionner efficacement sans autorité, car l’autorité ne peut être déléguée ; elle doit être assumée », a-t-il dit.
Emboîtant le pas à Pape Malick Ndour, Mamadou Ibra Kane appelle à arrêter Ousmane Sonko. « Arrêtons-le à temps ! Parce que sans solution pour la jeunesse, le premier ministre verse dans la menace contre les libertés, les médias et les magistrats. Arrêtons ce Pm avant qu’il ne soit trop tard. Qu’il se le tienne pour dit : le peuple sera toujours debout pour dire non ! », a-t-il fait savoir. Analysant le face-à-face du leader du Pastef avec les jeunes de son parti, le journaliste soutient qu’il s’est transformé en une pièce de théâtre indigeste. À l’en croire, le slogan « SonkomoyDiomaye » n’opère plus et les jeunes sont « déçus » de la prestation du premier ministre.
EL HADJI MODY DIOP