En l’absence d’une action urgente pour limiter une catastrophe humanitaire imminente, l’ampleur des besoins des enfants soudanais pourrait être tout simplement stupéfiante, a alerté vendredi une agence des Nations Unies, relevant que la faim est omniprésente à Omdurman, une ville jumelle de la capitale Khartoum.
Ce constat a été fait par une mission du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la première mission de l’ONU depuis le début du conflit au Soudan à la mi-avril 2023. Celle-ci a pu accéder la grande agglomération de Khartoum pour évaluer la situation des enfants dans la capitale soudanaise.
Jill Lawler, Cheffe des opérations et des urgences de l’UNICEF au Soudan, s’exprimant lors d’une conférence de presse à Genève, a expliqué que la mission de 12 personnes s’était rendue la semaine dernière à Omdurman, situé de l’autre côté du Nil par rapport au centre de Khartoum.
Une mission de l’ONU à Khartoum
L’objectif était de comprendre autant que possible les conditions dans lesquelles vivent les enfants 11 mois après le début des combats. Sur place, « la faim est omniprésente – c’est la principale préoccupation exprimée par les gens », a détaillé Mme Lawler.
L’équipe de l’UNICEF a ainsi rencontré dans un hôpital une jeune mère dont le petit enfant de trois mois était extrêmement malade parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter du lait et qu’elle l’avait remplacé par du lait de chèvre, ce qui avait provoqué des diarrhées. Ce cas est loin d’être isolé.
Selon l’UNICEF, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë augmente, alors que la période de soudure n’a même pas commencé. Près de 3,7 millions d’enfants pourraient souffrir de malnutrition dans le pays d’ici 2024, et au moins 730.000 d’entre eux auraient besoin d’un traitement d’urgence contre la malnutrition.
Selon l’UNICEF, sur les marchés, « il y a de la nourriture à vendre, mais la plupart des familles n’ont pas les moyens de l’acheter, mais elle est tout simplement inabordable pour la plupart des familles, en partie à cause d’une panne de télécommunications persistante qui empêche les familles de recevoir l’argent mobile dont elles ont tant besoin, a déclaré la responsable de l’UNICEF, qui a réitéré les craintes des Nations Unies de voir le pays souffrir d’une grave famine, en particulier parmi les plus jeunes de ses habitants.