Le nombre de personnes ayant quitté l’Ukraine dépasse désormais le cap deux millions, a annoncé mardi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), relevant que parmi eux, plus de 100.000 sont des ressortissants étrangers.
« Aujourd’hui, le flot de réfugiés venus d’Ukraine atteint 2 millions. 2 millions », a tweeté le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, quelques minutes auparavant. Selon le dernier décompte du HCR, il s’agit exactement de 2.011.312 réfugiés fuyant l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe le 24 février.
Dans un pays d’environ 44 millions d’habitants, cela représente environ 4,5% de la population ukrainienne. En début de matinée, M. Grandi a indiqué sur la radio française France Inter que la situation des Ukrainiens est la crise de réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. « Nous assistons à cette guerre depuis 10-12 jours, je pense que demain nous arriverons au chiffre de deux millions d’Ukrainiens qui auront passé les frontières des pays limitrophes », a-t-il affirmé.
Les guerres des Balkans, en Bosnie et au Kosovo, dans les années 1990 avaient aussi provoqué d’énormes afflux de réfugiés, « peut-être deux ou trois millions, mais sur une période de huit ans. Là, c’est huit jours », a précisé M. Grandi. « D’autres régions du monde ont vu cela, mais en Europe, c’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il fait valoir.
Sur ces deux millions de réfugiés, la Pologne en a reçu plus de la moitié (1.204.403), la Hongrie en a accueilli plus de 191.348 et près de 140.745 se sont rendus en en Slovaquie, précise le HCR. Près de 99.300 sont arrivées en Russie. Dans le même temps, le chiffre atteint près de 83.000 à la fois pour la Moldavie et la Romanie. Autre indication, plus de 210.000 personnes ont été prises en charge dans d’autres pays européens.
Un bon nombre des gens ayant fui l’Ukraine – essentiellement des femmes et des enfants – poursuivent ensuite leur route ailleurs en Europe pour rejoindre de la famille ou des amis. « Ils bougent vers d’autres pays, ils vont vers là où ils ont des connexions, de la famille. Ce qui m’inquiète, c’est qu’on craint une deuxième vague de personnes qui auront beaucoup moins de ressources et de connexions, et qui seront d’autant plus vulnérables », a dit M. Grandi.
Selon l’agence onusienne, cet afflux ne devrait pas s’arrêter. D’autant qu’il y a des centaines de milliers de personnes en mouvement, qui essaient de fuir les zones de combats et de se réfugier d’abord à l’intérieur de l’Ukraine, dans des zones plus sûres.
De son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a « besoin de couloirs sûrs pour fournir de l’aide humanitaire dans les zones d’hostilités » en Ukraine, a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité lundi.