Les informations en provenance de la ville Sainte de Touba nous laisse pantois. Un maître coranique aurait violé 27 jeunes filles, des mineures, à lui confiées pour leur assurer un enseignement coranique. Une situation dramatique qui date de quelques jours mais qui vient aujourd’hui d’atterrir dans les rédactions parce que relayées par des journalistes professionnels.
Il y a donc un faisceau d’indices et des témoignages poignants des supposées victimes qui laissent croire que les faits sont avérés. Le maître-coranique aurait disparu. Mais les parents que l’on peut apercevoir sur les réseaux sociaux sont d’une détermination qui forge le respect.
L’association des juristes sénégalaises (Ajs) qui s’est fendue d’un communiqué, interpelle les autorités pour que Justice soit faite. A juste titre d’ailleurs.
Parce que ce qui intrigue dans cette rocambolesque affaire, c’est qu’aucune autorité publique n’ait encore réagi ni pour condamner ni pour informer sur les mesures qui sont prises, s’il en a. Car, de tels faits ne peuvent rester impunis. Car, pour un cas de viol, toute la République a été prise en otage depuis deux ans. Il serait dommage alors que le traumatisme de toutes ces filles reste impuni. Ce sera inacceptable.
Mieux, il faudra s’entourer de toutes les garanties pour que ces enfants innocentes soient prises en charge psychologiquement.
En clair, nous attendons tous une prompte réaction des autorités afin que le droit soit dit, que Justice se fasse malgré le fait que l’homme bénéficie toujours d’une présomption d’innocence. Il n’est pas possible que les autorités judiciaires saisies ou pas ne réagissent pas pour que pareilles situations ne se reproduisent plus.
En effet, c’est l’occasion, pour l’Etat de s’intéresser davantage à ce qui se passe dans les écoles coraniques. Non pas pour interdire mais pour contrôler, superviser, accompagner et appuyer. Car, ce sont des fils et filles de la Nation qu’on y regroupe pour recevoir un enseignement.
Or, il ne faudrait pas que les enfants soient exposés aux agissements de prédateurs qui sont insensibles au fait que le viol a été criminalisé. La protection des mineurs et mineures doit être une mission permanente des services concernés de l’Etat, de la Commission nationale des droits de l’homme et des associations dédiées.
Qu’à cela ne tienne, il faut que tout le monde sache que force restera à la loi et que les sénégalais ne sont pas prêts à laisser leurs enfants à la merci de ses délinquants.
Assane Samb