Condamné en première instance à 5 ans de prison ferme pour avoir doigté une fille, Y. Wade a vu son dossier être rejugé, hier, à la barre de la Cour d’appel. Il clame son innocence et sera fixé sur son sort le 26 octobre prochain.
Une rocambolesque affaire de viol et de pédophilie a été jugée, hier, devant la barre de la Cour d’appel de Dakar. Au banc des accusés, il y’avait le sieur Y. Wade. Ce dernier a été reconnu coupable en première instance avant d’être condamné à 5 ans de prison ferme pour pédophilie. Il avait comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Pikine parce qu’il a été accusé d’avoir doigté une fille qui était venu chez lui le jour de la Tabaski pour demander de l’étrenne. N’étant pas d’accord avec les juges, il avait interpellé appel et l’affaire a été convoquée, hier, devant la barre de la Cour d’appel. Appelé à retracer le film des faits, il a soutenu n’avoir jamais commis les faits pour lesquels il croupit en prison depuis plusieurs mois. « Je n’ai pas vu cette fillette le jour de la célébration de la fête de Tabaski 2019. Au moment des faits, j’étais chez mon ami jusque tard dans la soirée. D’ailleurs, je suis surpris d’être là. Mais, je dois vous dire que c’est la mère de la gamine qui a monté de toutes pièces cette histoire de viol. Elle garde une dent contre ma petite-sœur qui était sa meilleure amie », s’est défendu le mis en cause à la barre de la cour d’Appel de Dakar. A noter que la maman de la victime s’est désistée de sa plainte.
« Le sang provient des moutons qui ont été égorgés »
Auparavant, elle a confié à dame justice que : « le jour des faits, ma fille était partie demander de l’étrenne. Mais à ma grande surprise, j’avais constaté des traces de sang sur son slip lorsqu’elle est rentrée. Sans perdre de temps, je l’ai conduite à l’hôpital. Après consultation, la blouse blanche a fait état de lésions sur ses parties intimes. C’est sur ces entrefaites qu’elle m’avait révélé qu’elle a été doigtée par le prévenu ». A la barre, la fille semble toujours être traumatisée par le déroulement des faits. Invitée à revenir sur les faits, elle a versé de chaudes larmes. Visiblement, elle était dans l’incapacité de parler. Malgré l’insistance du juge, la petite a refusé de revenir sur les détails du film de son agression sexuelle. Pour sa part, le maître des poursuites n’a pas fait de réquisitoire. Il s’en est juste rapporté à la décision que la Cour rendra, sauf renvoi le 26 octobre prochain, jour du délibéré. De son côté, la défense a plaidé pour la relaxe du prévenu. Selon la robe noire, il y’a un doute qui plane sur ce dossier. « Il n’y a aucun fait de viol dans ce dossier. C’est pourquoi le premier juge avait retenu la pédophilie. Le sang trouvé sur le slip de la fillette ne provient pas de son vagin. C’est le sang des moutons égorgés. En outre, mon client ne peut pas perpétrer cet acte chez lui, le jour de la Tabaski sans être vu. Il y’a un doute sur sa culpabilité », a plaidé l’avocat qui a sollicité la relaxe. Après avoir écouté toutes les parties, le président de la Cour d’appel a mis l’affaire en délibéré pour jugement devant être rendu le 26 octobre prochain.
Cheikh Moussa SARR