Les leaders de Yewwi Askan Wi se sont réunis ce samedi pour se pencher sur la situation du pays. Ils ont notamment dénoncé un recul démocratique avec ce qu’ils appellent les 1063 prisonniers politiques, les grévistes de la faim et les exilés qui seraient aujourd’hui une cinquantaine. Ils ont demandé à ce qu’une personnalité neutre organise la prochaine échéance électorale et qu’Ousmane Sonko puisse y participer.
Une avalanche de remarques, de récriminations, d’exigences d’une opposition qui, depuis l’emprisonnement du leader le plus populaire de la coalition, a peiné à s’affirmer. Sa réaction a été d’autant plus timorée que le pouvoir n’a pas hésité à emprisonner Sonko, à dissoudre son parti et à le rayer des listes électorales.
Une série de mesures drastiques qui auraient pu susciter une prompte réaction à la hauteur de l’affront. Mais que nenni. Même si ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais à chaque fois, le pouvoir n’a pas hésiter à abuser de son autorité pour empêcher des réunions y compris de simples rencontres avec la presse qui sont dispersées.
Et face à cette situation, ni Yewwi Askan wi ni le F24 n’ont vraiment réagi à la mesure de la gravité de la situation. Non pas en violant les lois, en semant le trouble ou à affronter les forces de l’ordre. Mais ces leaders devraient être dans la réactivité politique, la prospective, l’anticipation et l’action. Et c’est ce que l’on a pas ressenti. Bien sûr, Ousmane Sonko a été sans doute le premier surpris. Et les plastifiens avec lui.
La réalité est que Yewwi par exemple a manqué de leadership et le F24 a été pris de court par la déclaration de Macky de ne pas se présenter à la présidentielle de 2024, son principal cheval de bataille même si sa plate-forme de lutte comportait d’autres points. Tout s’est passé comme si à un moment donné, autant les actions de Macky ont déconcerté autant le discours de Sonko a heurté.
Et que beaucoup dans l’opposition de Yewwi ne partageaient pas ces sorties. D’ailleurs, certains parmi les leaders de Yewwi savaient qu’il sera arrêté et son parti dissous. Et les autorités n’attendaient, entre autres, que la fermeture des classes.
Donc, au lieu de battre le fer pendant qu’il est chaud, au niveau de Yewwi et du F24, on a préféré observer, réfléchir avant d’agir. Une situation qui certes a favorisé l’accalmie et la baisse de la tension mais qui a aussi permis au pouvoir de dérouler tranquillement son objectif de mettre fin au Pastef et à poursuivre certains de ses membres.
En conséquence, il sera difficile aujourd’hui, pour cette opposition, de rebondir même s’il reste encore quelques mois avant la présidentielle.
Il fallait battre le fer pendant qu’il était chaud.
Assane Samb