Par décret impérial, le pont de Sor à Saint-Louis, inauguré le 2 juillet de la même année, prend le nom de Pont FAIDHERBE, le 02 Octobre 1865 au moment où son principal artisan et parrain, le gouverneur Louis FAIDHERBE, était retourné en France pour des raisons de santé. Son intérim était assuré par le capitaine de frégate Armand ROBIN.
Le pont Faidherbe, symbole de la ville de Saint-Louis du Sénégal, construit en 1897 par la France pour relier sa première implantation coloniale en Afrique subsaharienne au continent, a retrouvé son prestigieux aspect initial après avoir été menacé d’effondrement.
Sept arches enjambent majestueusement le fleuve Sénégal, formant un pont métallique de 511 m de long et 6,20 m de large qui reste, avec les vieilles demeures coloniales, l’emblème de Saint-Louis, Ndar en wolof, ville fondée en 1659 et classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Des barges acheminent les matériaux de part et d’autre de l’ouvrage, les ouvriers mettent la dernière main aux travaux de rénovation entamés en novembre 2008 dans cette ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF) et du Sénégal, située dans le nord du pays.
L’édifice, du nom de Louis Faidherbe, un ancien gouverneur du Sénégal, devait à l’origine faciliter les interventions militaires et le trafic vers Saint-Louis. « Il y avait des attaques contre les positions de la colonie et des razzias des Maures pour chercher des esclaves. Or, les garnisons étaient situées sur l’île de Saint-Louis et la langue de Barbarie », bande de terre entre la mer et le fleuve Sénégal, et elles « mettaient plusieurs jours pour intervenir à Sor », village situé en face d’où provenaient les attaques, explique Mme Fatima Fall, directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal (CRDS) de Saint-Louis.
Après appel d’offres, l’entreprise Nouguier, Kessler et Cie construit le pont métallique à partir de 1893 pour un coût de 2,2 millions de francs de l’époque, montant alors faramineux, écrit l’historien Guy Thilmans dans un ouvrage sur les ponts de Saint-Louis. A son inauguration, Louis D’Erneville, un des responsables de la colonie du Sénégal, déclare: le pont est « l’oeuvre exclusive du budget local » alimenté pour l’essentiel par les impôts payés par les populations « indigènes ».
Les travaux de rénovation ont coûté officiellement 18 milliards de FCFA (près de 27,5 millions d’euros), financés par l’Agence française de développement (AFD) et l’Etat du Sénégal. L’ouvrage, qui attire de nombreux touristes, est vital pour l’activité de la ville: 22.000 voitures et 70.000 à 80.000 personnes y passent chaque jour.