Le 5 février 1962 l’Algérie devient un pays indépendant après huit années de combats d’une rare brutalité. L’histoire des trois dernières décennies de l’Algérie a été en grande partie marquée par l’instabilité avec la guerre entre groupes terroristes et le régime militaire dans les années 90 et le mouvement pro-démocratie du Hirak à partir de 2019. Une partie de la société reste encore mobilisée pour obtenir enfin des élections démocratiques dans le pays. Quel bilan de ces 60 années d’indépendance ?
Aujourd’hui on voit bien qu’il y a une partie de la société qui pousse et qui se bat pour pour que l’Algérie ait un avenir radieux. On l’a vu dès 2019 avec le mouvement du Hirak. Mais ces mouvements de mobilisation font face à plusieurs freins : le pouvoir de l’armée et la religion. Aujourd’hui, je crois aussi que le pouvoir algérien doit rester vigilant. Je pense qu’il a intérêt à négocier, à écouter le peuple. Les dinosaures, les mastodontes du FLN sont en train de tous disparaître. Il faut que les nouvelles générations prennent en main leur destin et le destin de leur pays.
Samira Houari-Laplatte : Depuis la déclaration de l’Indépendance de l’Algérie, l’armée est le premier pouvoir en Algérie. Parmi les tous premiers présidents de l’Algérie libre, par exemple, on trouve le général Houari Boumédiène, au pouvoir dès 1965. À partir de cette date et depuis que l’armée a accédé au pouvoir, elle n’a pas été du côté du peuple mais à la tête du pouvoir politique.
Aujourd’hui encore et depuis soixante ans, c’est l’armée qui fait et défait les hommes politiques. J’en parlais ce matin encore avec mon fils âgé de 22 ans.