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Cheikh DIOP de la CNTS/FC
Cheikh DIOP de la CNTS/FC

Cheikh DIOP de la CNTS/FC sur l’exploitation des ressources pétrolières: « Toutes les dispositions sont prises pour une économie pétrolière efficiente »

Cheikh Diop SG de la Confédération nationale des travailleurs/Forces du changement (Cnts/Fc)  a les yeux rivés sur l’exploitation prochaine de ses ressources pétrolières et gazières. Par ailleurs, il reste optimiste face à la malédiction du pétrole pour notre pays. Ce dernier a aussi salué les mesures prises par le gouvernement suite à l’accident survenu sur la route de Kaffrine. Il était l’invité du Grand oral ce samedi.

 

Pourquoi le syndicalisme vous tient tant à cœur ?

Le virus m’a piqué quand le Sudes qui était un cadre de lutte très performant a été disloqué par des querelles politiques et les partis de gauche veulent tout contrôler dont le Sudes et Cheikh a pris leçon de cela. Il y a des  syndicats qui sont nés et Cheikh Anta Diop avait mis sur pied la commission sociale.  Babacar Niang qui travaillait sur les rapports entre les partis politiques sur la direction à prendre. J’étais porté sur la rédaction de Taxaw car il y avait un débat entre Senghor et Cheikh Anta. Le débat intellectuel  était intéressant car Cheikh avait des arguments face à Senghor  et je vendais le journal là-bas dans la rue. C’est lui qui m’a demandé d’être à la rédaction.  J’ai été dans la commission sociale. La rédaction de Siggi était étoffée car il y avait Dame Babou, Latif Gueye, René, etc. Dans cette commission, après un an, on a avait mis sur pied le syndicat des trois P Paysans- Pêcheurs-Pasteurs »  et ces travaux m’ont rapproché davantage de Babacar Niang.

Comment se porte le mouvement syndical à un an de la fin du second mandat de Macky ?

Evaluer ce mouvement, c’est aller au-delà du régime de Macky mais on peut parler des acquis durant le mandat et il est intéressant de parler d’évolution avec Macky car on a eu des avancées aussi et à son arrivée en 2014, il a convoqué la première conférence sociale à l’issue de laquelle on a un pacte de stabilité sociale et  d’émergence économique. Il connaît bien le secteur pour avoir été le ministre de l’Energie et a suivi le dialogue social dans le pétrole en tant que Sg. On a mis des accords cadres et d’éviter des perturbations dans ce secteur et un premier accord cadre en 1990 qui visait la stabilité  des salaires et du coût de la vie. Face à l’inflation x, le salaire évolue et on discutait des augmentations de salaires et la dévaluation a accentué le tout et cela a créé une remise en cause car il fallait tout multiplier en deux. On a eu un pacte social d’une durée de 3 ans. Macky a sur ce système était un facteur stabilisant. Ce pacte a mis sur pied le Haut conseil du dialogue social. Ce Pacte comprend également des engagements des partis de part et d’autres mais aussi des obligations qui font que si tout est respecté,  le climat social pourra se dérouler dans les meilleures conditions.

On a vu que le mouvement syndical était au devant de la scène. Mais assez visible sur le terrain avec la cherté de la vie etc. Pourquoi cette forme de rupture?

Je n’ai pas la même approche que vous. Mais ceux qui pensent comme vous n’ont pas tort car le mouvement syndical subit les mutations et les changements.  Des mutations qui nous imposent une introspection pour recentrer notre action. Il n’y avait que deux mouvements dont  le capital et le travail. Le capital qui réclame l’accaparement des richesses produites par le capital-travail et le travail qui revendique la répartition équitable des richesses du capital-travail..

Le combat Capital-travail a généré des idéaux politiques qui sont riches. Il y a eu des ramifications et le couple capital travail. Dans le couple, il y a la droite et la gauche.  Le combat capital-travail a engendré des idées politiques et avec les différentes révolutions industrielles comme la 4e dont celle dite virtuelle. Cette révolution créée par la  mondialisation a fait  naître d’autres types de porteurs de la revendication dont les consuméristes qui revendiquent une partie de notre mission pour nous des syndicalistes dont le panier de la ménagère à alléger et il y également  le droit de l’hommiste qui réclament une partie de notre mission. De même que les activistes et  des altermondialistes qui prennent une partie de la mission. C’est pourquoi les travailleurs vont les voir quand ils ont des problèmes. Il faut également savoir qu’avec la Covid nous avons constaté qu’il faut aller  vers le Télé travail. Ce qui veut dire qu’il y a déjà rupture de place dans le monde du travail et l’unité des syndicats. Autant de questions qui nous assaillent et il faut de la réflexion. Nous devons donc recentrer notre mission. Le mouvement syndical est là et travaille et nous  cherchons les luttes sectorielles et aussi il y a le pacte avant d’aller dans la rue car il y a un cadre de discussion et le Haut conseil du dialogue social. Les termes des relations professionnelles ont évolué et il faut les parfaire. Tout réorganiser car la finalité c’est la réflexion et les conquêtes aussi.

 

On ressent un recours systématique à la grève dans les secteurs de la santé, l’éducation. Un radicalisme que l’on note. Pourquoi ?

Oui, en plus de  l’évolution que je viens de décrire, il faut dire que le mouvement syndical voit mal  la dispersion des ses forces. Le mouvement repose sur des fondements idéologiques dont l’élite intellectuelle engagée et mouvement ouvrier. Avec la révolution industrielle quand la machine à vapeur a été créée, les capitalistes ont envahi le monde pour aller trouver de la main d’œuvre. Il y a eu la colonisation et esclavage. Le 28 Septembre 1968, à Londres le mouvement syndical ouvrier a côté de l’élite intellectuelle engagée à mis sur pied la première internationale ouvrière. Le manifeste de cette entité a été écrite par Karl Marx de sa propre main avec l’élite intellectuelle  et engagée avec le mouvement ouvrier dont la mission était de transcender les frontières d’aller où le capital s’installe pour sa fructification pour la mise en œuvre de la machine à vapeur. La deuxième révolution c’est la Sfio section française également dont  les Léos Blum,  Jean Jaurès etc. Donc, cette unité et cette harmonie a pendant très longtemps fait beaucoup d’acquis. De nos jours, il y a une dispersion des forces et une désunion des entités.  Très  peu de syndicats d’enseignants sont présents dans les centrales.  Il y a des centrales  syndicales dans un secteur comme l’éducation dont une 50 aines de syndicats de même que la santé. On vit cette  évolution et ce mal dont la désunion des entités. Les gens ne s’en rendent pas compte et donc il faut faire attention.

Les élections de représentativité syndicale avaient pour but de régler cette question ?

Oui en partie et parce que lorsqu’on appelle à des négociations, il y en avait près de 20 et avec quatre membres. Impossible de discuter. On parlait de gauche à droite c’était   impossible de tenir un dialogue productif. Il faut désigner des gens légitimes et des élections ont été organisées et 4 centrales les plus représentatives ont été affichées. L’objectif  est de travailler avec les autres pour une reconstitution des forces.

Le cadre du secteur du pétrole et du gaz sur la levée de mesures dictée par le Fmi qu’en pensez-vous ?

Il faut quand même reconnaître le courage de  Macky d’instaurer la subvention des produits énergétiques pendant plusieurs années contre vents et marées, des bailleurs. Il a adopté cette volonté pendant des années malgré la pression. Donc s’ils augmentent le prix de ces produits ce n’est pas sous la pression des bailleurs mais la situation le recommande. Il y a la pandémie qui a mis à genou l’économie mondiale et on venait à peine de faire face. Il y a la guerre en Ukraine avec l’énergie. Les prix des produits pétroliers subventionnés plombés à la pompe et sur le marché les prix baissent de façon considérable : On subventionne et l’Etat ne peut pas tout régler. Les entreprises vivent un calvaire. Chez les importateurs, il y a une dette de près de 200 milliards de pertes commerciales que l’état devait rembourser. Il y a la péréquation que l’état supporte et avec des dettes de 20 milliards de même que les droits de portes. Toutes confondues, nous sommes à 400 milliards dans le secteur et ce sont des licenciements économiques.  Il y a des licenciements  dans les sociétés qui sous-traitent les pompes des stations-services. Des sociétés ont des problèmes pour les payer dont la question de la subvention qui a atteint ses limites. Il fallait réajuster et dans cette approche les produits sociaux ont été épargnés. Seuls deux ont été ajoutés sinon les importateurs vont arrêter de le faire et on va être dans un pays en pénurie de produits pétroliers. Le litre peut coûter 2000f et donc il faut changer plutôt que de subir les problèmes des autres pays. Il fallait réagir sur  deux produits dont le gasoil et l’essence.

Il y a des effets négatifs certes car ici on réduit le prix des denrées et on augmente le prix du carburant. Y a-t-il une contradiction?

Non justement pour être cohérent, l’Etat a travaillé avec les acteurs pour qu’on baisse les prix. Alors ce réajustement des prix a ciblé les produits non sociaux que sont le gaz, les types de fioul pour les boulangeries etc. On a touché les produits de consommation automobile. Les produits sociaux ont été épargnés et ici c’est le transport qui devait être affecté et on a mis 25 milliards comme amortissement. Ils peuvent rejeter la somme, mais ce sera difficile aussi pour la répartition. C’est le cas lors de la Covid car c’est un secteur mal organisé. Il faudra accompagner le secteur informel du transport et qui est là depuis les indépendances.

Il y a cette question de sécurité routière avec les mesures prises. On doute de leur efficacité ?

Il faut dire que je pense qu’à côté, il faut travailler à impulser  la conscience collective sur la route. Les mesures,  on peut les prendre mais je pense que les usagers doivent être conscients de ce que doit être le travail sur la route. Les mesures il faut les prendre mais on aurait dû élargir la réflexion car deux  jours après il y a eu des décisions. Il faut  un pacte de concertation élargi et approfondir la réflexion et voir comment mettre cela en œuvre ces mesures, mais les décisions ne sont pas aussi mauvaises que ça. Il y a un secteur aussi, ce sont les charrettes.  Il y en a beaucoup et personne ne dit rien. Mais qu’on leur interdise de circuler à 18h. Les deux roues aussi et les tricycles, sans plaques ni assurance. Impossible de les identifier et il faut les identifier car tous ceux qui utilisent la route  doivent être identifiés. Les mesures, l’Etat a compris et les a prises dans la précipitation avec le report de quelques points. Mais elles sont bonnes aussi.

Quand vous voyez les jeunes conduire de cette façon…, qu’est-ce que cela vous inspire ?

J’ai fait allusion à cette conscience collective. Il y a un processus pour recevoir son permis. Il y a une partie qu’il faut inclure et faire comprendre au titulaire qu’il sera sur la route mais ils ne comprennent que le code. Mais la responsabilité aussi est une question car il faut des centres de conscientisation.

On dirait qu’il y a une précarité dans le transport aussi ?

Cela fait partie dans notre combat et il  faut encadrer le secteur. L’État doit mieux aider à revoir ce secteur qui a assuré le service public du transport depuis des années. Mais qu’on réorganise tout avec les segments. Il y a quelque chose à faire car les gens travaillent sans contrat, ni protection et un jour on vous licencie. On y pense.

Quelle est la menace qui pèse sur le secteur avec les acteurs qui menacent d’aller en grève ?

Je les comprends car il fallait élargir la discussion, mais les  convoquer et prendre de bonnes dispositions et les  décisions. Ils veulent qu’on redresse et rattrape ce qui est perdu mais il faut les impliquer.

L’interdiction de voyager de 23h à 5 h du matin aussi ?

Il faut qu’ils acceptent tous. Ils doivent le faire car les  statistiques ont montré que les accidents se passent entre ces temps-là et on doit accepter. Le problème c’est qu’il faut aussi savoir qu’il y a un circuit économique dont les louma comme Diaobé et régler cette question dont les Magal et les Gamou. C’est une préoccupation majeure aussi.

Si aujourd’hui Alassane Ndoye donnait un mot d’ordre de grève, quelle serait votre approche ?

On a des syndicats. On se concerte avec la confédération, on les écoute, on analyse leurs préoccupations et leur pertinence et on essaie de créer un lien. On a accès à des autorités avant tout cela et il faut des solutions à leurs préoccupations pour  désamorcer la bombe.

Le Gaz et le pétrole seront exploités en 2023, en tant que cadre du secteur, on parle de malédiction, notre pays est-il prêt ?

Toutes les dispositions sont prises pour une économie pétrolière efficiente. la constitution a été votée et vous trouverez  à son article 25 que les ressources naturelles appartiennent au peuple dont le deux produits. On a créé la loi sur la répartition des ressources  et un comité de suivi du contenu locale. La malédiction s’éloigne de plus de plus au Sénégal.

La corruption est dense. Craignez-vous que cette ressource subisse le même sort ?

Ou je pense qu’il faut régler cette question de ce rapport et je ne pense pas que cela peut se produire dans ledit secteur. Il y a l’Ige sur le plan national qui travaille et le Sénégal a 93% de notes au niveau international. Nous avons pris les dispositions bien avant car il y a un peu moins de 10 ans  des majors ont voulu imposer la fermeture de la Sar et on aura le même problème que le Nigeria.  Un pays sans raffinerie. C’est le syndicat qui s’est dressé et travaille discrètement et de façon engagée et on s‘est battu pour dire non depuis Wade et Macky a finalisé le refus de la Sar et s’est engagé. Saudi Ben LADEN est  parti et avant si voulait créer une autre raffinerie mais on a dit non car nous savons que la Sar qui est un symbole. La Côte d’Ivoire, le Ghana ont leur société. On veut être un hub pétrolier et on porte  cela. Le symbole c’est de maintenir la Sar. Un pétrolier arrive à la tête du pays quand on a découvert le pétrole, une femme qui est Dg de la raffinerie et on va vers une bénédiction aussi.

Un pays agité à cause de la 3e candidature et de la limitation des mandats, quelle est la meilleure option ?

C’est une question diffusée car il y a la société civile qui était venue nous voir dans le concept « Jama gueune 3e mandat ». Nous n’avons pas  adhéré pour des raisons propres au mouvement syndical. Pour nous  les militants sont libres mais la confédération elle-même dans ses textes ne peut pas adhérer comme ça. Parce que les  textes disent que l’implication du mouvement syndical c’est dans l’élaboration des politiques publiques. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous prononcer. C’est ça. Voilà la manière avec laquelle on peut s’impliquer dans des combats. Il est difficile à présent d’avoir tenu des rencontres de ce genre pour donner une position. Je ne parle pas des débats, je suis démocratique et ce sera difficile aussi.

MOMAR CISSÉ


 

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