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Condamné à cinq (05) ans de prison : Aziz envoyé en prison par son ‘’dauphin’’

C’est inédit ! A tout point de vue. Le Président Ould Aziz qui a dirigé la Mauritanie pendant au moins une décennie, a été condamné pour enrichissement illicite et blanchiment d’argent. 

C’est donc le premier Chef d’Etat africain à avoir été condamné pour enrichissement illicite. Et c’est l’un des rares l’avoir été par quelqu’un qui était présenté comme un dauphin. Quelqu’un qu’il a aidé et préparé à accéder au point pour le remplacer.  Ghazouani n’a pas, par la suite, été tendre avec celui avec qui il avait fait un coup d’Etat en 2008 et dont il a été même le ministre de la Défense. 

Aziz devra rester en prison alors que deux anciens Premiers ministres avec lesquels il avait été empoisonné, ont été acquittés et d’autres hauts responsables à des peines avec sursis ou à des condamnations légères qui sont couvertes par la période de détention préventive. 

Une histoire de succession qui a mal tourné. Aziz a voulu jouer au démocrate et il a perdu. Il n’a pas voulu se représenter aux élections et a désigné quelqu’un pour le remplacer. Ce dernier le met aujourd’hui en prison après un bras de fer pour contrôler l’appareil du parti. Les deux hommes ne se sont plus entendus et le rapport de force a tourné en faveur du nouveau Chef de l’Etat.

Une situation qui va davantage faire réfléchir les Chefs d’Etat qui veulent partir sans vraiment partir. Ils préparent des hommes ou des femmes dont ils espèrent qu’ils vont continuer à porter leurs aspirations, à poursuivre leurs programmes, à permettre que leur influence continue à s’exercer, etc.  Cependant, la mayonnaise ne prend pas toujours du fait de l’insaisissabilité du genre humain.  Ce qui, sous nos tropiques, encourage certainement des Chefs d’Etat à préférer tripatouiller les élections et à se représenter eux-mêmes. Ce qui, bien sûr, est à condamner. 

En tout état de cause, il est possible de poursuivre un ancien Chef d’Etat. Mais nous estimons que cela ne peut pas se faire devant les tribunaux ordinaires.  Un Chef de l’Etat en exercice ou un ancien Chef de l’Etat ne saurait être poursuivi que devant la Haute Cour de Justice, notamment pour haute trahison. 

L’autre vice de procédure est qu’il faut éviter de juger un Chef d’Etat pour enrichissement illicite.  Je ne maîtrise plus vraiment le système mauritanien même si j’y ai travaillé un moment, mais quand un Chef de l’Etat a en sa possession une caisse noire, il est difficile de le poursuivre par la suite pour enrichissement illicite. 

La caisse noire est un budget pour lequel le détenteur ne rend pas compte.  Pis, ce délit est très spécial.  Il signifie que vous menez un train de vie au-dessus de vos moyens ou que vous avez de l’argent dont on ne connaît pas l’origine.  Entre nous, dans nos systèmes présidentialistes, même les Premières Dames reçoivent énormément de dons en nature et en argent. A fortiori le Chef de l’Etat. 

Tout cela pour dire que la condamnation de Aziz obéit à une logique de divergence profonde et de rivalité entre deux hommes qui ne s’entendaient plus.  

Et là, la Justice a servi d’instrument d’un règlement de compte.  Mais, peut-être que Ghazouani n’a fait que prendre les devants et se défendre. Et que Aziz aurait fait pareil avec lui si le rapport de force était en sa faveur.  Qui sait ? 


Assane Samb

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