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Débat sur la censure : Un artiste devrait il censurer un autre au nom de la liberté de la création ?

Abdoulaye Mamadou Guissé de l’observatoire de la musique et des arts du sénégal ( Omart Sénégal ) ne partage pas du tout cette réflexion du grand cinéaste sénégalais Moussa Sene Absa.

L’analyse du cinéaste n’est rien d’autre que l’apologie de la censure des œuvres de la renaissance du cinéma, des séries , bref du théâtre. Par ailleurs le poète écrivain Abdoulaye Mamadou Guissé condamne la banalisation des efforts de nos jeunes musiciens comme wally seck ,des humoristiques comme Pawlish mbaye, Ouzin keita qui font partie du bouillonnement culturel de l’heure.

Pour terminer, le président Abdoulaye Mamadou Guissé a encouragé la jeune génération de leur mérite qui consiste à occuper le vide laissé par la génération de Moussa Sène Absa. Il n’y aura pas de « ndeup » national comme préconisé par le cinéaste moussa Sène , mais d’une réelle volonté de prise en charge de la jeune génération qui joue déjà son rôle dans la culture sénégalaise.

Je dirai d’emblée et sans hésiter non et non! Nos enfants sont d’une autre époque et d’autres mœurs. Ils suivent Pawlish, Ouzin Keita et adorent Waly. La vérité, ils ont échappé à notre contrôle depuis fort longtemps. Nous avons démissionné mais Satan lui ne dort pas. Et la violence qui s’offre à leurs yeux du matin au soir n’arrangent pas les choses. Même dans les séries qu’ils regardent, on se croirait dans quelques films hollywoodiens avec des scènes de violences brutes et gratuites. On est bien loin des théâtres de Daaray Kocc et Jamoney Tey qui nous donnaient des frissons.

Aucune morale , ni leçon si ce ne sont des trahisons, l’adultère et autres vices valorisés. Un seul titre révélateur de de l’état de déliquescence du pays :  » Infidèles  » qui bat des records d’audience.

Je ne me rappelle plus le temps où j’avais vu un élève en train de lire un roman. Durant notre scolarité, nous lisions,  » Une si longue lettre »,  » Pagne Noir »,  » Les Contes d’ Amadou Kumba » ,  » L’ enfant Noir »,  » Les misérables  » ,  » Les Fleurs du Mal »,  » L’ Aventure Ambiguë « ….

De ces belles histoires, nous polissions nos caractères. Bon, au nom d’une supposée promotion des sciences, nous avons tué la littérature.

A la place, Tic Tok, Instagram, WhatsApp, Snapchat, mobilisent toute l’attention de nos enfants. Clic clac du matin au soir. Parlez leur de Cheikh Anta Diop ou de Souleymane Bachir Diagne, ils se contenteront de caresser la nuque. Personne ne veut plus devenir un enseignant clochardisé et méprisé par des lenteurs administratives sans fin. Dans un pays de lidieneti, lakharthi et jaay dolee, le savoir à peu de chance de prospérer. Mes instituteurs Mr Ndiaye et feu Mr Camara étaient mes idoles. Aujourd’hui, ces enseignants sont méprisés et voués aux gémonies.

Nous, adultes qu’avons nous fait pour jeter l’éponge à ces enfants ? Des députés trafiquants, faussaires, du maatay partout. Non, nous ne sommes plus des exemples, encore moins des références. C’est la fin de l’excellence, du mérite. Les médiocres devant et au devant de la scène , voilà ce que ça coûte. Sen petit gallé a supplanté Génies en herbes.

Les héros sont cherchés dans le sport, la danse ou le chant. Univers sordide. Même à l’université temple du savoir les étudiants y jouent au ninja avec des machettes et des couteaux. C’est la dégringolade à tous les niveaux.


Alors pas de lapidation pour nos enfants. Ceux qui n’ont pas fauté, levez la main! Nous aurons beau leur faire chanter : » Je suis sage à ma place.. » . Ils n’auront ni sagesse, ni retenue. Nous avons failli sur tous les plans. Qui sème le bordel récolter le chaos. Le ndeup ne peut être que collectif et c’est une urgence.

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