Dans sa dépêche numéro 481, l’Afrobarometer, un réseau panafricain de recherche par sondage et d’appréciation des Africains relatives à la démocratie revient sur les causes et solutions de l’Insécurité et la délinquance au Sénégal. Dans la banlieue, l’Etat est au banc des accusés.
Dans la banlieue dakaroise, des jeunes approchés n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. D’aucuns ont indexé l’Etat dans sa démarche de trouver de l’emploi aux jeunes. « C’est l’Etat qui a échoué. C’est pourquoi ils sont nombreux à agresser un peu partout. Ce qui n’est pas la solution », peste Modou Ngom. Pour ce vendeur de café Touba, il est anormal que les jeunes s’adonnent à cette pratique. « Imaginez une personne qui termine ses études et peine à acheter une tasse de café. Que va-t-il faire sinon agresser ! C’est dommage d’en arriver à cette situation. Il faut que l’Etat fasse beaucoup d’efforts pour les aider et leur permettre de s’en sortir », ajoute notre interlocuteur. Un gérant de multi-service estime qu’il faut des mécanismes pour au moins permettre aux jeunes de trouver du travail et subvenir à leurs besoins. « Si ces jeunes parviennent à trouver du boulot, ils penseraient à faire du profit plutôt que d’agresser d’honnêtes gens. La violence n’est pas la solution. Il faut que les parents aussi accompagnent leurs progénitures », témoigne Diouf, un mécanicien.
Selon l’étude : Quatre répondants sur 10 (40%) pensent que le manque d’emploi des jeunes est la principale cause de la hausse de l’insécurité et de la délinquance. En plus, 21% citent l’accentuation de la pauvreté et 20% le manque d’éducation et de discipline à la maison. S’ensuivent la perte de repères religieux et moraux des Sénégalais (16%) et dans une moindre mesure l’insuffisance de la protection policière (3%).
Selon les Sénégalais, la principale solution pour lutter contre l’augmentation de l’insécurité et de la délinquance demeure « la création des opportunités de travail pour les jeunes ». Comme en 2017, la majorité des répondants (52% en 2021) citent la création d’emplois comme la solution la plus efficace contre la délinquance et l’insécurité.
Si le rapport de l’Afrobarometer mentionne que le « taux de chômage est la cause de la délinquance chez les jeunes, les populations quant à elles, indexent l’Etat et les parents.
S’ensuivent « la perte de repères religieux et moraux des Sénégalais (16%) et dans une moindre mesure l’insuffisance de la protection policière (3%) ».
68% des Sénégalais pour le retour de la peine de mort
En deuxième position, « 18% des citoyens optent pour le rétablissement de la peine de mort – double la proportion de 2017 (9%). S’ensuivent le « renforcement de l’éducation à la paix et à la citoyenneté (15%) et l’application stricte ou le durcissement des lois et règlements (13%). » Plus de six Sénégalais sur 10 jugent « plutôt mal » ou « très mal » les performances du gouvernement dans la réduction de la criminalité. Une grande majorité des citoyens (68 %) est d’accord avec l’introduction de la peine de mort dans la Constitution.
MOMAR CISSE