Des recours pleuvent depuis hier sur la table des membres du Conseil constitutionnel de la part des deux grandes coalition, Bby et Yewwi. Pour l’expert électoral, Djibril Gningue, les conséquences seront dures si jamais le Conseil constitutionnel valide les décisions de la DGE.
Au lendemain de la publication des listes par la Direction générale des élections (DGE), la coalition Benno BokK Yaakaar conteste l’invalidation de sa liste de suppléants au niveau national. Selon l’un des membres du Secrétariat exécutif de l’APR, Marcel Diagna Ndiaye, le recours a été déposé au niveau du Conseil constitutionnel aux fins de désapprouver cette décision de la Dge. Il explique qu’en référence de l’Art L.149-6, ils considèrent que « la parité a été respectée d’où la succession homme-femme de telle façon que la liste devra présenter 50% d’hommes et 50% de femmes. Nous avons respecté in extenso cette proportion dans la confection de la liste des suppléants au plan national. »
Pour la majorité, le grief qu’on lui reproche c’est que la succession a été rompue quelque part. Mais ces partisans de Macky considèrent que « si on fait une lecture globale, ils ont en droit d’avoir une liste cette fois-ci validée. D’où le dépôt d’un recours au niveau du Conseil constitutionnel afin d’être rétabli dans nos droits. »
Pour le mandataire national de Benno, Benoit Sambou, ils ont pris acte de l’arrêté du Ministre de l’Intérieur qui ne les satisfait pas. « Nous avons travaillé sur les recours et requêtes à introduire et nous allons le faire. Pour l’arrêté, il y aura un autre recours par rapport à la liste de YAW à Dakar car nous ne sommes pas satisfait de la manière dont l’application a été faite à travers la décision du Conseil constitutionnel », tonne Benoit.
Sur cet état de fait, nombreux ont été les experts électoraux qui ont été sollicités. C’est le cas de Djibril Gningue. Il note que si le Conseil constitutionnel confirme les décisions, elles seront lourdes de conséquences pour les coalitions Benno et Yewwi. Avec une interprétation restrictive de la loi au pied de la lettre, on peut penser dit-il que « Benno comme Yewwi devront être out et déclarées irrecevables. Mais si on exploite toutes les ressources de la loi avec une interprétation inclusive, la plus favorable possible de la loi, on peut penser que c’est un moindre mal. Et aller jusqu’à penser qu’il est possible de leur permettre de corriger leurs erreurs et de participer à part entière. »
Dans le même ordre d’idées, Djibril Gningue estime qu’il faut dire que suite à ces recours, « si les décisions du Ministre de l’Intérieur sont confirmées, cela aura de lourdes conséquences sur les résultats. »
MOMAR CISSE