Mère de deux enfants, C. Diouf aurait emporté les bijoux et les numéraires de sa belle-mère d’une valeur à 50 millions FCFA au cours d’un cambriolage.
Soupçonnée d’avoir cambriolé l’appartement de sa belle-mère, âgée de 88 ans, C. Diouf répondait hier, des faits de vol avec violence et usage d’arme devant la chambre criminelle de Dakar. De l’accusation, il résulte que la mise en cause s’était invitée dans l’appartement de la mamie qui vit seule à Dakar-Plateau le 4 novembre 2019 à 6h58mn. Alors que la victime dormait dans l’une des pièces, elle la tire par les cheveux jusque dans sa chambre à coucher et lui exige d’ouvrir son coffre qui se trouvait dans l’armoire. Dans le feu de l’action, la vieille dame se débat et mord la voleuse au bras, laquelle la menace avec un couteau. Terrifiée, la victime s’exécute et l’accusée s’empare de ses bijoux en or et en diamant, de ses 4000 dollars et 1,4 million francs. Aussitôt après, la plaignante qui avait la bouche ensanglantée contacte ses fils qui débarquent en catastrophe sur les lieux et la transportent à l’hôpital. Après avoir assisté la plaignante, l’homme de l’art lui délivre un certificat médical faisant état de 25 jours d’incapacité temporaire de travail. C’est ainsi que le mari de l’accusée a déposé plainte. Interpellée par les enquêteurs un mois plus tard grâce aux caméras qui étaient installées devant l’immeuble d’un voisin, C. Diouf avoue avoir dérobé les bijoux et 1,3 million francs. Elle révèle avoir cédé le butin aux frères Mamadou, Abou et Ousmane Lam qui gèrent une bijouterie à Sandaga. Toutefois, la voleuse présumée a contesté les faits devant le prétoire. « Le commandant m’avait tellement torturée que j’avais fini par reconnaître les faits », lâche-t-elle. Née en 1990 et demeurant à la Rue Amadou Assane Ndoye, elle soutient que c’est la partie civile qui a offert les bijoux à sa fille la veille du cambriolage à 7h du matin. « Mon mari a un problème de cœur. Il a été opéré au Liban. Nous avons fait 45 jours là-bas. Quand nous sommes rentrés au Sénégal, la partie civile m’a remis les bijoux et m’a demandé de les garder pour ma fille. Elle m’avait conseillé de ne pas le dire à ses trois fils. Elle me traitait comme sa fille. Je me suis mariée avec son fils le 27 avril 2008 », renseigne-t-elle. Après avoir vendu une partie du butin à 3 millions francs, la mère de famille a confessé avoir payé la scolarité de ses deux enfants, âgés de 9 et 12 ans. Elle ajoute qu’elle avait aussi payé ses dettes et acheté de la marchandise.
Inculpés pour recel, les frères Lam ont allégué que leur coaccusé leur avait cédé une pièce en or de 21 carats à 800.000 francs et elle leur avait dit qu’elle l’avait héritée de sa défunte mère.
Représentant de sa maman, le mari de l’accusée a fait un témoignage à décharge. A l’en croire, sa maman a dit que la voleuse est plus forte et plus claire que sa conjointe et avait les mains noirâtres. « Elle portait un mbeulfe et avait les cheveux bouclés. Elle a dit que même si c’est Coumba, elle la pardonne. C’était sa complice, son amie », fait savoir le libanais.
Le maître des poursuites qui croit dur comme fer à la culpabilité de l’accusée, a requis la réclusion criminelle à perpétuité. A propos des frères Lam qui ont comparu libre, il a sollicité leur acquittement. Les conseils de la dame ont plaidé l’acquittement, à titre principal et une application bienveillante de la loi, à titre subsidiaire. Délibéré le 19 avril prochain.
KADY FATY