Le Haut-commissariat aux droits de l’homme rappelle aux Etats l’obligation de fournir de l’eau potable aux populations à l’occasion du 9e forum international de l’eau.
Dans le cadre de la Session sur le Droit à l’eau Organisé par le Center for Water Security and Coopération au Centre de Conférence de Diamniadio, M. Pedro Arrojo-Agudo Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement ainsi que M. Andrea Ori, Représentant régional au Haut-Commissariat aux Droits Humains en Afrique de l’ouest, ont rappelé la résolution historique de 2010 (GA res 64/292), de l’Assemblée Générale de l’ONU qui a reconnu le » droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme essentiel à la pleine jouissance de la vie et de tous les droits de l’homme « .
En effet, durant son plaidoyer, Ori n’a pas manqué d’insister sur « l’Agenda 2030 pour le développement durable, qui a consacré l’ODD 6 à la promotion de l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement » ; mentionnant que l’accès à une eau potable et à des services d’assainissement sûrs, abordables et fiables sont des droits humains fondamentaux. Relever les défis de l’ODD 6 nécessite un changement de paradigme – l’eau doit être considérée non seulement comme une ressource naturelle à gérer et à utiliser, mais aussi comme un droit humain fondamental auquel tous les individus ont droit sans discrimination.
À l’échelle mondiale, plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays soumis à un stress hydrique. Pas moins de 700 millions de personnes risquent d’être déplacées en raison d’une pénurie d’eau intense d’ici 2030. L’Afrique subsaharienne est particulièrement menacée. Ses ressources en eau douce (9 % du total mondial) sont inégalement réparties et 73 % de la population totale de l’Afrique subsaharienne n’utilisait pas de services d’eau potable gérés de manière sûre en 2017. Au Sahel, les effets néfastes du changement climatique agissent également comme un vecteur supplémentaire de tensions liées à l’eau, menaçant la sécurité humaine et agissant comme un moteur additionnel de la mobilité humaine forcée.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, Pedro Arrojo Agudo, a également appelé à mettre fin à l’appropriation, à la pollution et à la surexploitation des eaux souterraines afin de sauvegarder les droits humains à l’eau et à l’assainissement et d’atténuer les risques sociaux liés au changement climatique.
En fin de compte, pour combler les lacunes actuelles, M. Ori et l’expert indépendant sur le droit à l’eau ont recommandé aux gouvernements de promouvoir une approche fondée sur les droits, garantissant la mise en œuvre des principes d’égalité et de non-discrimination, de participation, d’accès à l’information, de transparence et de responsabilité, mais aussi de durabilité en ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. Des principes similaires qui doivent également s’appliquer aux partenaires au développement et aux acteurs privés.
MADA NDIAYE