Dans un atelier organisé par la Haute autorité du Waqf au Sénégal, l’enseignant en finance islamique au CESAG – Centre d’études africaines supérieures en gestion a fait une présentation sur le concept de ce dernier et ses applications. Cet atelier d’information et de sensibilisation a été réservé aux acteurs des ministères chargés des secteurs économiques et sociaux. A cet effet, le directeur de la Haute autorité du Waqf, Racine Ba les a lancé un appel.
Tout au début le docteur en finance islamique Abdou Karim Diaw a présenté la ‘’flexibilité’’ du Waqf et de ses applications ainsi que son ’’adaptabilité’’ aux économies contemporaines, parlant de ce concept comme d’un ’’levier important de lutte contre la pauvreté’’. ’’Dans le monde musulman, en tout cas avant son déclin, tous les services sociaux de base étaient essentiellement fondés sur le Waqf’’, a également renseigné le docteur Abdou Karim Diaw qui a fait notamment allusion aux infrastructures éducatives et sanitaires.
Le spécialiste a par exemple cité l’institution universitaire Al Azhar du Caire (Egypte) et le ’’Zam-Zam Tower’’, un complexe hôtelier autour de la Ka’aba dont les retombés servent essentiellement à entretenir la mosquée de La Mecque. En complément au service financier classique, ’’le Waqf peut être un puissant levier de lutte contre la pauvreté’’, estime M. Diaw. Il souligne par ailleurs que cet instrument peut constituer également « un pourvoyeur d’emplois’’ à travers notamment les métiers connexes comme ceux de juriste spécialiste du droit musulman, de notaire ainsi que d’enseignant-chercheur. S’agissant des « défis » à relever pour une meilleure expérience du Waqf au Sénégal, le docteur Abdou Karim Diaw a insisté sur ’’l’appui politique’’ et la ’’crédibilité’’ de la personne morale en charge de l’administration et de la gestion des fonds issus du Waqf.
A l’en croire que le renforcement des capacités des agents de ces ministères en matière de Waqf, cet atelier devrait amener les participants à ’’s’intéresser davantage à ce mécanisme innovant de financement du développement adossé aux principes de l’islam’’, selon le directeur de la Haute autorité du Waqf, Racine Ba. Il a ainsi indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la communication sur le Waqf et devrait permettra aux agents des ministères concernés ’’d’échanger sur les modes d’investissement et de financement des Waqf ». ’’Conscient de l’efficacité d’un tel instrument de solidarité », le gouvernement sénégalais, « engagé dans une politique sociale et d’organisation de la solidarité nationale, veut promouvoir et faciliter la réalisation de projets Waqf en mettant en place un cadre juridique approprié’’, a-t-on souligné dans l’exposé des motifs de la loi portant sur la création du Waqf au Sénégal.
Pour rappel à l’occasion de la septième édition du Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest (20-21 juin), le président de la République Macky Sall avait évoqué la nécessité d’une ’’sensibilisation’’ des citoyens sénégalais sur l’épargne nationale et les opportunités de la finance islamique. Macky Sall avait également insisté sur l’importance pour le Sénégal de ’’s’inspirer’’ de l’expérience des pays très en avance en matière de finance alternative adossée aux principes de l’islam.
MADA NDIAYE