Babacar F. a soustrait les 16 milllions francs de sa patronne pour investir dans le transport et l’élevage. Il a écopé d’une peine ferme de deux ans à l’issue de son procès devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce jeudi 14 septembre.
Le 23 juillet 2023, vers 14 heures, Babacar F. a disparu avec la bagatelle de 25.000 euros (16.375.000 francs) après avoir visité le sac de sa patronne, Ndèye K. Commerçante au marché Hlm5, cette dernière a constaté le vol après avoir accompli sa prière du vendredi. Déboussolée, Ndèye K. a tenté de joindre son employé, en vain. C’est alors qu’elle a saisi les éléments de la Division des investigations criminelles d’une plainte.
Au cours de l’enquête, les flics ont localisé le délinquant entre Vélingara et Tambacounda. Cueilli, Babacar F. a assumé son acte infractionnel en garde à vue. Il a revelé que le butin lui a permis d’acquérir trois bœufs et trois motos jakarta. Des biens qu’il a confié à son ami, Bassirou D.. Interpellé, celui-ci a contesté le recel, alléguant qu’il ignorait que les 16 milllions francs étaient issus d’un vol.
Ce que Babacar F. a confirmé. À l’issue de leur garde à vue, les deux amis ont été envoyés à la citadelle du silence. Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce jeudi 14 septembre, Babacar F. a réitéré ses aveux. « La partie civile m’a recruté en 2008. Je percevais un salaire mensuel de 80.000 francs. Après avoir volé ses 25.000 euros, j’ai fait le change dans différentes stations, avant de rejoindre le village de mon co-prévenu. Sur ces entrefaites j’ai acheté trois motos et trois bœufs », a expliqué le trentenaire, marié à deux épouses.
Toutefois, Babacar F. a indiqué que le reste de l’argent a été emporté par des agresseurs pendant qu’il dormait au garage de Tambacounda. Concernant l’exploitation des motos, Bassirou a reconnu avoir aidé son coaccusé à trouver des conducteurs à Kaolack. Vendeuse de tissus, la partie civile a soufflé qu’elle considérait le voleur comme un fils. Chaque fête de Korité et Tabaski, elle lui offrait 500.000 francs ou 1 milllion francs. Une thèse que Babacar F. a corroborée.
D’ailleurs il a indiqué avoir donné à sa fille le prénom de la partie civile. Revenant sur les circonstances du vol, Ndèye K. a signalé que c’est Babacar F. qui l’a accompagné retirer les 25.000 euros à la banque. « Une fois à la boutique, il a dérobé l’argent. Alors que celui-ci ne m’appartient pas. Je suis en train de le rembourser », se désole-t-elle.
Dans sa plaidoirie, Me Abdou Aziz Diop a souligné que Babacar F. a assumé les faits et il ne pouvait pas faire autrement. « On a des éléments de preuves notamment une vidéosurveillance montrant son forfait. Il a fait le tour du Sénégal pour chercher des marabouts qui pouvaient le protéger », s’est offusqué le conseil de la partie civile qui estime que le vol impactera sur le business de sa cliente. Me Seyba Danfakha a relevé que Bassirou savait l’origine frauduleuse de l’argent.
À titre de réparation du préjudice, les deux avocats ont demandé 25 millions francs. Dans ses réquisitions, le maître des poursuites a sollicité deux ans ferme contre les prévenus. Mais, le juge a relaxé Bassirou D., avant de prononcer une peine ferme de deux ans à l’encontre de Babacar F. Sur les intérêts civils, ce dernier doit débourser 20 millions francs.