2 ans dont 6 mois ferme et une amende de 150 millions à payer solidairement à la famille du défunt jakartaman, c’est la sentence prononcée, hier, par le tribunal de Grande instance de Fatick contre les 5 policiers. Le juge a également ordonné un mandat d’arrêt contre eux.
Le tribunal de Grande instance de Fatick a donné son verdict, hier, dans l’affaire Mamadou Lamine Koita, du nom de ce jeune conducteur de moto-Jakarta, décédé suite à son interpellation par les agents du Commissariat de police Fatick. En rendant sa décision, le président du tribunal a condamné les cinq policiers à 2 ans dont 6 mois ferme. Ce n’est pas tout car, il a ordonné un mandat d’arrêt contre les policiers. Les limiers ont été déclarés coupables de coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner et abus d’autorité.
Toujours dans sa décision, le juge a condamné les mis en cause à payer, solidairement, à la famille du défunt, le montant de 150 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. S’exprimant à la suite de la décision du tribunal, Me Sakho, avocat de la famille du défunt indique que c’est une décision satisfaisante parce qu’elle leur conforte dans l’idée que la justice est là pour tout le monde. Mieux, poursuit la robe noire, c’est une décision qui renseigne qu’il ne peut plus avoir d’injustice dans ce pays sans qu’elle ne soit condamnée par la justice.
Pour mémoire, Mamadou Lamine Koita a été appréhendé, au mois de février 2020, par les éléments de la Brigade de recherches du commissariat de Fatick. Ce, suite d’une information anonyme faisant état de la présence de jeunes garçons à l’arène de Fatick en train de fumer du chanvre indien. Sur ces entrefaites, les éléments enquêteurs ont fait une descente sur les lieux avant de mettre la main sur le jeune Koita. Qui, selon les dires de Djibril Dabo, le rescapé, a été conduit au commissariat de Fatick avant d’être mis à de rudes épreuves par les policiers. Il a finalement rendu l’âme. Les dénégations des policiers n’ont pas convaincu le juge qui les a tous condamnés.
L’on se rappelle également que l’autopsie qui a été réalisée sur le corps de Lamine Koïta au lendemain de sa mort avait révélé «une mort naturelle à la suite d’une cardiopathie valvulaire et ischémique décompensée et une absence de signe traumatique et de trace de violence». Des résultats que la famille de la victime avait réfutés avec véhémence, en soutenant mordicus que Lamine Koïta a été tué par les policiers. Aussi, avait-elle promis de porter plainte contre ces policiers pour faire éclater au grand jour la vérité sur cette affaire qui avait entraîné une intifada initiée par les conducteurs de vélotaxi de Fatick.
Cheikh Moussa SARR