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«KHEUD» lors du Ramadan: A la découverte «des phénomènes de la nuit »

Ils usent de leurs voix rauques pour chanter. Seul objectif, aider les dormeurs à se réveiller pour un dernier repas. Par groupe de quatre, voire cinq, ils ont pris la place du réveil et sillonnent les ruelles des différents quartiers de la banlieue. « Dioglennnn wathieee !!! »

C’est une tendance maintenant que de chanter à travers les ruelles de Pikine ou de Guédiawaye pour aider les jeûneurs à prendre le « dernier » repas avant la prière l’aube « salatou ». Beaucoup de jeunes passent les nuits, en cette période de ramadan, autour du thé. Cela leur permet de réveiller les populations pour le dernier repas avant le jeûne. Dans la banlieue, la plupart des jeunes qui s’adonnent à ce …rituel sont des baye Fall. Des tam-tams, des bongos (Ndlr : instrument de musique) et autres objets, marchant au pas et au son, d’une voix mélodieuse ; ils chantent : « Diog len wadial wakhtouwéé !!! » (Réveillez-vous, c’est l’heure du kheud ou du dernier repas avant l’aube.)

Le Kheud 

Le dernier repas avant l’aube. Selon la religion, c’est une « sunnah », un acte méritoire, suggéré, par le Prophète (PSL), aux fins d’aider le musulman à mieux supporter les rigueurs du jeûne. La systématisation du « kheud » pourrait à la limite être une légitime sustentation pour les travailleurs de force, comme les ouvriers, les cultivateurs, etc., qui brûlent énormément de calories, lors de leurs durs labeurs.

En ce mois, la solidarité est recommandée. Dans la banlieue, des jeunes prennent le thé jusque vers 5h du matin et une fois rentrés, tous dorment jusqu’à 18h. « Ces sont des chômeurs pour la plupart ou des baye Fall. Ils parcourent les ruelles, chantant des airs mélodieux », souligne Ngagna. Même s’ils ont un code de conduite qui consiste à ne pas crier haut et fort, ils insistent pour permettre aux dormeurs de se réveiller et pouvoir casser la croûte. « Des gens ne veulent pas que l’on frappe à leurs fenêtres. D’autres peuvent penser que nous sommes des voleurs ; mais que faire, notre souci c’est de les aider à se réveiller », sourit l’un d’eux. Même son de cloche pour les jeunes du daara de Wa Makarimal. Depuis des années, ils excellent  dans ce « boulot » en période de ramadan.  « Ce n’est pas facile de se réveiller à 4 ou 5h. Ce n’est pas simplement histoire de se remplir le ventre pour tenir la journée. Il faut les aider à se lever parce que le Prophète (PSL) nous a dit que ce repas est béni ! C’est-à-dire que même si on ne prend qu’une datte ou une gorgée d’eau, l’important c’est la bénédiction qu’il y a dedans », renchérissent  ces crieurs du petit matin. A ce titre, ils parviennent, disent-ils « à pousser les dormeurs au réveil. » « Tant mieux, car nous ne pouvons pas frapper à toutes les portes des  maisons », témoignent ces crieurs.

Des femmes, en particulier des mareyeuses, en profitent pour se réveiller. Toutes estiment que « ces jeunes rendent service à la cité ».

Momar CISSE


 

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